KICK AOUT THE JAMS



Aujourd’hui, il pleut.
TOP 5 AOUT

WISH I WAS HERE
Je suis fan de Scrubs. J’adore Garden State. Alors quand déboule le nouveau long-métrage de mon buddy JD/Zach Braff, je file comme le vent vers une salle obscure qui programme ça. Financé via kickstarter (j’avais zappé l’info, sinon j’aurais carrément contribué, un petit bifton, symbolique et tout, ne serait-ce que pour permettre au Zach de se choper un burrito à mastiquer entre deux prises… c’est l’intention qui compte, innit ?) le film est exactement ce à quoi je m’attendais. Un couple dans une situation difficile, un proche très malade, des liens familiaux effilochés, des problèmes de pognon, des crises de foi… il faut braver la tempête, pas le choix. Tenter de resserrer les rangs, se blinder au mieux, négocier les obstacles. Chouette comédie bittersweet (ouais le terme officiel c’est FEEL-GOOD MOVIE), pour moi ce film est OK à 100%, j’ai pu lire ça et là que Zach Braff ne s’éloignait pas trop de Garden State, que c’était pas mal formaté, c’est pas faux, mais de toute façon perso ça me va très bien… dans certains cas le terrain archi-balisé ça me va, genre je voudrais pas que NFG se mettent subitement au street-punk… donc, j’ai eu ce que je voulais, c’est cool. Avec pour ne rien gâcher un casting nickel, que des gens que j’aime bien : Jim Parsons, Mandy Patinkin, Kate Hudson, Donald Faison (son pote Turk, normal quoi ! Sarah Chalke n’était pas dispo je gage ?), les kids sont très bien, surtout Joey King ; si t’as pas les yeux qui piquent pendant la scène où elle converse au téléphone avec son tonton, t’es un robot ! Et pas un robot cool comme Bender…

SECONDS
Caramba, je lis la dernière newsletter d’Astro City et le nouveau Bryan Lee O’ Malley est dispo, donc je trace jusqu’au shop… un bon gros bouquin, à la couve attrayante, cool… le mec BLOM (marrant cet acronyme) a pris son temps mais ça valait grave le coup. Des fois c’est bien d’être en terrain connu (voir ci-dessus) mais des fois non, on se fait surprendre agréablement, c’est le cas pour ce graphic-novel de grande classe ! Déjà un mot sur les dessins : son graphisme m’a scotché dès le 1er tome de Scott Pilgrim. Mortels du début à la fin de la série, tout en ayant subi une évolution. Ici c’est en couleurs et le choix de la palette est vraiment réussi, beaucoup de tons rouges et bleus… et le trait qu’il a putain, toujours à la fois kawaii et expressif as Hell ! Niveau histoire on retrouve quelques thèmes déjà présents dans Scott P, la responsabilité, les choix, grandir quoi… et aussi le sens de l’humour un peu caustique de certains personnages (Katie, un genre de Kim ? une cousine ?)… cette fois on peut y ajouter un aspect sérieux, voire carrément plus grave, et puis ça part genre dans le surnaturel de haute volée ! La fin aux frontières du flippant les mecs ! OK je reste mystérieux et évasif mais vraiment il faut le lire, c’est un vrai plaisir de se faire twister à mesure qu’on avance dans le book. Ca doit être ça qu’on appelle une œuvre sous le signe de la maturité... un peu bidon, mais vrai !
BLOM président !

POSTURE & THE GRIZZLY – busch hymns
Pas la peine de se fatiguer, certains groupes te touchent jusqu’au fin fond du cerveau reptilien, après en avoir écouté que quelques mesures, et là c’est le cas… faut pas chercher à comprendre ! une histoire d’éléments qui se combinent bien entre eux, c’est simplement de la chimie neurologique quoi… ce groupe fait partie du roster Broken World, sur lequel on peut trouver des trucs (que je trouve) géniaux comme Soda Bomb, California Cousins ou encore Patch Kit. Un label au bon goût avéré, du moins en ce qui me concerne… limite prouvé scientifiquement ! le combo du Connecticut envoie son boulet sans se prendre le chou (ni le nôtre par ricochet), moitié punk-rock mélodique, moitié screamo ! Concision et énergie positive. Le truc qui te booste le métabolisme sans prévenir, pas besoin de café, d’energy drinks ni de ces cachets qu’on croque avant les exams (ouais ouais des choses en vente libre et tout à fait légales, dis-leur merde aux dealers !)… juste des ondes sonores agencées avec soin qui te bousculent la cervelle, ça fait snap, crackle et pop (si t’es branché Rice Krispies)  et aussi biff, bang et pow (si tu aimes The Creation) ! Frontal, futé, brouillon aussi, mais on sent l’énorme envie d’envoyer le jus… et ça c’est parfait.

LES GARDIENS DE LA GALAXIE
J’avoue, je savais pas trop à quoi m’attendre avec ce flick… trailer cool, persos qui m’étaient inconnus… les Gardiens, c’était une série secondaire chez Marvel, moi je suis un vieux kroum’, donc je connaissais la 1ère équipe (avec Martinex, Vance Astro, Nikki…) mais là ça met en scène la seconde… et j’avais lu sur divers sites de geeks que ce film est un coup de poker pour Marvel, vu qu’il ne comporte pas de têtes d’affiches, pas d’Iron Man, pas de Spiderman ! Hé ben le studio ratisse l’intégralité du tapis, bicause le film est génial ! Première impression après la sortie : c’est du pur Firefly ! Space-opéra déglingué, personnages super attachants, bourré d’humour et d’action, réalisation au poil, le cocktail est savoureux ! Réalisé par James Gunn, un mec qui vient à la base du film d’horreur (Tromeo & Juliet, Slither), et qui a réalisé un film super qui s’appelle Super ! donc le film troue le cul. Parfaitement équilibré entre action et punchlines qui font mouche, on est dans le bain direct et on se familiarise avec les personnages en quelques minutes. C’était pas gagné d’avance… histoire assez classique mais (je répète) blindée de fun, du type des vannes que se balancent les membres de l’équipage bigarré de Mal Reynolds. L’équipe pas très bien assortie qui finit par devenir quasiment une famille, c’est une constante très Whedon-esque… et encore c’est pas fini, c’est gavé de références (zique, cinoche, geek culture, etc etc), d’invités (de Lloyd Kaufman à Howard the duck) et le casting est simplement parfait, jusque dans les seconds et troisièmes rôles (on y trouve entre autres le mec qui joue Kirk le pénible dans Gilmore Girls), trop la classe de voir le grand Michael Rooker interpréter Yondu (sauf erreur le seul perso issu du 1er crew de Gardiens dans les comics)… des retrouvailles puisque Mr Rooker tient le rôle principal dans Slither du même James Gunn… ah là là ces réalisateurs qui bossent en famille, ça me plaît mucho-molto ! Du space-opéra tendu et racé, marrant, prenant, on voit pas passer les deux heures et quelques minutes du métrage… envoyez la suite, je suis dans les starting-blocks.

SILS MARIA
La diversification c’est du bon ! genre voir les playlists d’Electric Ballroom : du dancefloor au deathcore ! dans le même ordre d’idées, je suis autant fan de Transformers (1er opus) que de Clean, je traque le boulot de Michael Bay (depuis Bad Boys) autant que celui d’Olivier Assayas (depuis Désordre)… donc je file voir Sils Maria. D’autant que le trio de comédiennes (Kristen Stewart – Juliette Binoche – Chloe Moretz) m’attire façon chant des sirènes dans l’Odyssée… et je suis pas déçu du voyage. Un film sur le boulot d’acteur, les rapports faussés, sur l’immersion risquée dans un rôle et sur le temps qui passe (et qui te démolit à petit feu), sur les conséquences des choix difficiles… à la fois complètement classique (l’isolation en montagne, la contemplation des paysages) et complètement 2014 (tout le merdier réseaux sociaux, SMS, Google, les converses sur Skype..), on est sans cesse propulsé d’un univers à un autre, réalité / fiction, retenue / mise à nu, calme / tempête… Maria Enders (Juliette Binoche) doit rejouer une pièce qui l’a rendue célèbre 20 ans auparavant, seulement elle ne doit plus interpréter la jeune première mais l’autre personnage, une quadra qui finit anéantie dans la pièce… bref elle doit passer du dominant au dominé… trouble, hésitation, et aussi deuil express : tout s’accélère lorsque décède l’auteur de cette œuvre vénéneuse. Les événements s’enchaînent bizarrement, les fantômes sortent des placards, et pour ne rien arranger le rôle de la jeune fille est attribué à une newcomer d’Hollywood (option peste déglinguée et génératrice de frasques reprises en ligne H 24)… Maria doit gérer tout ça, avec l’aide de Valentine (Kristen Stewart, bluffante), son assistante dévouée, effacée mais efficace (genre ninja de la com) qui commence à péter les boulons elle aussi… un film à plusieurs niveaux et plusieurs registres, parfois fun, pour mieux repartir dans la tension, qui sait également être surprenant (la fin je l’ai pas vue arriver, je m’attendais à voir débouler un drame !), le bidule navigue à la cool comme sur un lac, puis à d’autres moments plonge dans des rapides déchaînés… le trio d’actrices est parfait, je file un award direct à Kristen S, confondante de naturel, ne serait-ce que dans son apparence, hoodies, futes slim et grosses lunettes, la tenue casual quoi… exactement ce qu’elle porte dans la vraie vie… la meuf a beau être la plupart du temps en mode semi-spectral (c’est son rôle qui veut ça) elle crève l’écran… une preuve supplémentaire que la miss est une VRAIE actrice. Perso j’en étais déjà archi-convaincu.
Je l’ai déjà écrit ailleurs, je crois : LA CLASSE, ASSAYAS.