THE CATCHER IN THE SKY

salinger crust caviar paparazzi


Putain les reapers chôment pas en ce moment… c’est l’hécatombe…
JD Salinger est mort à 91ans dans sa baraque du New Hampshire, après avoir envoyé le monde entier se faire foutre depuis les années soixante (dernière publication, une nouvelle dans le New Yorker en 1965).
Pas possible de zapper son chef-d’œuvre ultime, L’attrape-cœurs, sorti en 1951, un des meilleurs bouquins dans toute l’histoire de la littérature. Les déambulations désabusées de Holden Caulfield et sa cargaison d’emmerdes, qui progresse tant bien que mal en pleine gadoue adolescente (© Lester Bangs)… un pote pour la vie, un Ferris Bueller tombé du côté obscur, version dépressive et torturée. Carrément à la Cameron Fry, réflexion faite… Holden c’est le père de tous les freaks qui hantent la culture teen.
Salinger qui vit dans le repli, misfit assumé et tout, qui refuse de fricoter avec ses semblables, ça m’a toujours troué… la première fois que j’ai vu une photo du mec (il refusait de se faire flasher le portrait) c’était mi-90, dans le Guardian, un cliché où il est tout vénère, prêt à marronner le photographe qui avait tenté le clic. Un vieux bonze fripé avec une expression de colère, prêt à frapper, trop fort. En fait j’espère qu’il a achevé son geste et que le paparazzi a fini chez le dentiste. C’est pas une attitude d’ado rebel ça ? A fleur de peau… pourtant le gars a genre 60 balais sur cet instantané…
Je me plais à imaginer qu’il est jamais sorti de l’adolescence (il avait pourtant débarqué à Utah Beach en 44, et libéré les camps de concentration… le genre d’expérience qui doit faire vieillir prématurément) et de tout le kit défiance/paranoïa/torture mentale/auto-flagellation que ça représente.
Reste plus qu’à espérer que ses ayant-droits vont pas saccager l’héritage (comme la descendance Picasso, qui vend ce nom pour le coller au flanc de saloperies de bagnoles), style ce fameux coffre plein de manuscrits -s’il existe-, et si c’était pas terrible ? Pas mal mais sans plus ?
Déjà je trouve que Franny et Zooey et ses nouvelles c’est inférieur à son premier bouquin. Pur one hit wonder. Un film tiré de L’attrape-cœurs ? Salinger n’en a jamais voulu…
Perso je préfère figer cette image que j’en ai, relire L’attrape-cœurs, je veux rien savoir de plus, le parfum de mystère c’est mieux, plus sexy, comme la semi-nudité.



DETOUR MORTEL

mickson abject object tank

Samedi 16.01 : j’ai une bonne raison de me bouger, ABJECT OBJECT jouent au Détour. Groupe cool, l’occase de papoter un peu avec David Wee Wee, ça motive. J’avais pas mis les pieds dans cet endroit depuis 1000 ans. Le dernier truc que j’ai vu là-dedans c’est quoi ? Plus aucun souvenir. Ça devait pas être exceptionnel… ce soir c’est prix libre, je crache mes $4, comme d’hab. Je vais pas jouer au crust, chipoter, argumenter sur tel ou tel groupe qui vaut autant, par rapport à tel ou tel autre, j’ai déjà entendu ça… merde c’est le client qui fixe les prix ? N’importe quoi. Quand je vais chez SoGood je raque mon dollar pour un ciabatta au pesto (le sourire de la serveuse qui aime Happy Tree Friends c’est gratos)… M. SoGood a dit : c’est un dollar. Alors c’est un dollar, et fin de la polémique. Les shows c’est pareil, je crache jamais moins de $4, même quand c’est prix libre. Les groupes ont autant faim, et soif, l’essence leur a coûté pareil… et pour l’orga c’est normal quoi, c’est pas la foutue braderie ! Bon.

A l’entrée le gars à la caisse (le chanteur de TEENAGE WASTELAND) me dit qu’il y a 5 groupes au lieu de 4, et que la surprise c’est FAKE OFF ! Cool ! Allez les voir si ça passe près de chez vous, ça tamponne.

Une fois entré dans le bar, j’aperçois le Dav derrière sa distro. La bise, comment ça va, bla bla bla… toujours la classe de voir ses corres’. On jacasse alors qu’un groupe joue en bas. C’est de reprises de trucs oï, pas mon truc… on boit un coup, et je descends pour FAKE OFF. En bas ça pue le joint, l’odeur que je déteste le plus au monde… les herbivores sont en train de rouler des sticks au fond de la salle, certains ont déjà l’air d’avoir 4 grammes… le public est zarbi, quelques types ont l’air relax mais la grosse grosse majorité c’est touffe-guy/rocker style, le genre viril quoi… je veux dire, merde, même les meufs ont l’air viril ce soir… patibulaires, vêtues de sarouels, dreadlocks de rebels urbain… tout ce joli monde a l’air de se la jouer grave, rock n’ roll attitude, comportement photocopié, t’es qui toi, pourquoi t’es là, jtai jamais vu etc etc. Tout le kit. Des fois ça ricane, c’est façon hennissement bien vulgaire. Style je me lâche ce soir, c’est samedi. Comme en boîte. C’est du pareil au même, à peu de choses près, non ? Ça tisane dans tous les coins, une meuf me rentre dedans pour retrouver un de ses potes… pas de sorry, ni rien, putain de sauvage… char d’assaut en slim… je pense à la petite Cam, 200% féminine, elle… ça serait cool qu’elle soit là. En fait non. Jensairien.

FAKE OFF attaquent leur set, c’est mortel… HC nu school (pour schématiser) tendu à l’extrême, carré, puissant et finot… c’est la classe ce groupe.

Je vais retrouver les autres en haut… le temps passe au fil de la discute, un groupe enchaîne, je crois que c’est DAILY MIND DISTORTION. Entendu d’ici, c’est trop « n’roll » pour moi. Pis j’ai pas envie de descendre. Je taille le bout de gras 2 minutes avec Mika.

C’est pas mal mondu ce soir, genre 80 personnes, cool pour les mecs qui organisent (j’espère que tout le monde aura craché ses $4…) et c’est l’heure d’aller bosser pour ABJECT OBJECT. En bas, ça pue puissance 1000, le carrelage est inondé de bière, c’est parfait pour le moonwalk. Les parisiens envoient le boulet, punk/hardcore, avec de la mélodie… avec des petits tricks de guitare subtils… globalement ça me fait penser à 7 SECONDS… la voix de Dav ? Chaipa. Mais ça le fait. Justement, le Dav est carrément nonchalant, il fait des blagues, déambule devant le groupe, l’air détaché... bien détendu le bougre. Les morceaux sont concis, tamponnent bien, ça enchaîne à la fast & furious… jusqu’à la reprise de PINHEAD GUNPOWER qui clôt le dossier. J’ai un peu envie de me tirer de là, je vais pas traîner. J’aperçois justement un « humoriste » local qui beugle bien fort, comme si c’était intéressant ce qu’il a à dire. Je suis dans les starting blocks, je vais dire adios aux potes et je m’arrache. Il y a encore TEENAGE WASTELAND derrière mais j’ai déjà vu, je suis pas excessivement fan et j’ai mon compte. Retour à la base, sans turbulences. Bonne soirée anyway.



WHIP IT: I LOVE U BABY RUTHLESS

mickson ellen page whip it bliss

Ouf... on a échappé à l'infamie genre poulettes à roulettes ... cette manie de changer les titres en France ça me tue. Bon les Québécois le font aussi, mais au moins c'est fun.

En France c'est autre chose... remember tous les « petits trucs entre machins » qu'on s'est fadés? Tout ça c'est parti du film de Danny Boyle... genre She's the one de Ed Burns, c'est devenu Petits mensonges entre frères... vous êtes payés combien au juste les mecs? C'est pas trop dur comme taf? Bref. Cette fois ça sera Bliss, soit le nom du perso principal... pas trop la honte.

La petite Bliss se fait un peu chier dans sa bonne ville de Bodeen, Texas. La terminale, quoi foutre de sa vie, etc etc. Ses parents sont assez cool mais c'est ses parents quoi. Sa mère essaie de revivre sa jeunesse de beauty queen en faisant participer Bliss à des concours de miss. Miss America, droit devant. Des portes qui pourraient s'ouvrir pour que sa fille réussisse. Mais Bliss elle s'en fout de ça, elle veut pas contrarier sa mère, parce qu'elle a un grand coeur... déjà qu'elle bosse au Oink Joint (un snack ou on becte du porc, et où on sert des porcs), et qu'elle doit payer elle même ses godillots militaires dans un surplus. Ce jour-là justement des membres d'une équipe de roller derby rentre déposer des flyers dans la boutique, et Bliss a une épiphanie. Elle va voir une compète à Austin et se rend compte que c'est ça qu'elle veut faire... trouve ta voie, sois toi-même. Surtout si c'est seule contre tous. Va chercher le truc, il est en toi: Kung Fu Panda avec une ado...

Tant de fraîcheur, c'est la classe. Quand j'ai vu le trailer sur U-tube, j'étais comme un fou. Les bons éléments, dans le bon ordre. Un scénar écrit pour mézigue (comme Jennifer's Body, écrit par Diablo Cody, qui a écrit Juno, avec Ellen Page... c'est quasi du voodoo ce bordel!) Déjà voir Ellen Page au casting de ce truc ça a suffi à me piquer la curiosité. Ellen Page c'est le charme incarné, avec des yeux de Bambi. C'est aussi cette actrice méga-talentueuse qui m'a troué dans le rôle de Kitty dans X Men 3, puis dans Hard Candy... avant le carton du film signé Jason Reitman, qui l'a satellisée .

La belle Ellen c'est Bliss donc. Bien entourée, le casting de ce flick est nickel, Juliette Lewis trashy-trasho (pour changer), Daniel Stern qui a pris du carat, Marcia Gay Harden idem, Zoe Bell la tigresse, Kristen Wiig la grande soeur d'adoption, Alia Shawkat la best friend forever... une putain de chouette galerie de personnages, interprétés au rasoir par tout ce beau monde...

Drew Barrymore met dans le mille avec cette première réalisation (elle joue dedans aussi)... une personnalité intéressante, Drew, Gertie chez Spielberg, puis dope + alcool, massacrée dans Scream, co-productrice d'un chef-d'oeuvre (Donnie Darko), débordante d'énergie limite hystérique dans Charlie's Angels... une carrière bien cool quoi! Et là, un premier jet: ça déchire. Du fun, un peu de gravité, de la mélancolie, du marécage ado, et une mise en scène très juste. Dans les moments emo: en retrait, on laisse les protagonistes exister (la scène de la piscine, les retrouvailles de Bliss avec sa mère dans la cuisine) et au front dans les scènes qui tabassent, au coeur de l'action (les compètes, la bataille de bouffe au snack)... jamais relou.

Pis le roller derby c'est trop bien. Déjà les pseudos des nanas: Iron Maven, Maggie Mayhem, Smashley Simpson, Rosa Sparks, y'a même une Jabba the slut! Bliss hérite de Baby Ruthless (excellent jeu de mot que je m'abaisserai pas à expliquer, transformé en Barbie Destroy dans les sous-titres français).

Putain si on avait ça ici. J'y serais tous les week-ends. Ici on a le PMU, le football division buvette... non merci.



"The guy got a small body but a fucking big head"

zafer dave navarro taylor hawkins


C'est au Subway de Guting qu'Anthony Zaf' m'a raconté ses meilleures histoires. Je crois que c'est le plus petit resto de la chaîne, jamais vu plus petit ailleurs dans le monde, par contre au niveau des histoires qui claquent, c'est là que les langues se déliaient. Yazunori et Bond avaient aussi leurs lots d'histoires à sensations ... Peut être qu'inconsciemment on gardait tous nos meilleures pour ce lieu là, parce qu'on savait qu'on allait chiller des heures pour profiter à fond du free-refill de la fontaine à soda, qu'il y avait pas trop de chance de se retrouver à côté de ricains à l'oreille baladeuse et que si ricain il y avait, c'était généralement des mormons qui bouffaient en 5 minutes chrono en lisant leurs bibles (Joseph Smith Extended Remix). Un de ces midis, le Zaf' m'avait raconté comment il avait, en loser complet, réussi à pécho une place pour une édition late-90s du fameux (seul ?) gros festival Australien, le Big Day Out. La seule preuve confirmant son histoire se trouve être la photo ci-dessus prise juste après qu'Anthony ait officié en tant que prof de yoga de dépannage pour le compte de Dave Navarro ("un tout petit bonhomme avec une putain de grosse tête" dixit Anthony), Taylor Hawkins, le manager des Foos et la copine de l'époque de Dave Grohl. Ok, j'ai un peu spoiler la fin comme un barbare, parce que je suis pas forcément habilité à raconter l'histoire en entier, mais surtout parce que j'aurais dû assumer les propos tenus par Dave Navarro envers la gente féminine de cette partie de l'Océan Pacifique.


RED HOT CHILI PEPPERS - My friends.mp3
FOO FIGHTERS - Breakout.mp3

+ BONUS : DJ ZEBRA - Foo To The Floo.mp3



MEILLEURS DISQUES 2009

EDDY CURRENT SUPPRESSION RING - (s/t) (Goner Records)

Leur nom de groupe s'est formé sans doute lors d'une soirée un peu trop arrosée. Leur musique surfe sous les étoiles, sous le soleil, la poussière sans ménage. C’est pour moi, la meilleure sortie de 2009. Du punk garage avec tout ce que cela comporte. Ça envoie la purée sans tomber dans les clichés, dans la saturation. On laisse tout apparent. Un son un peu crasse, crase comme je l'aime. On n'est pas dans ces groupes de punk garage pour minettes qui jouent les fausses tigresses pendant les concerts et les mecs qui se la jouent cheveux bien gominés, de guignols, mais à côté rien d’autre. Il y a comme une saveur puritaine, celle où l'on sent le bon chemin interrompu par cette fièvre qui vous met de l’adrénaline, le vice justement, ça vous monte au cerveau en écoutant des brûlots comme “ Precious Rose”, “Insufficient Funds”, “Winter’s Warm”. Il y a ces pulsations dans leur musique que l'on ne peut pas contrôler tout le temps, qui agissent sur nous même avec “Get Up Morning”, “Cool Ice Scream”, “Having A Hand Time”, “It’s All Square». Cet album respire la nostalgie à plein nez. Un disque suffisamment ouvert par un bon son bien dosé d’un rock crasseux, percutant. On aime la vie comme EDDY CURRENT SUPRESSION RING avec beaucoup de talent, sur cet album irrésistible.

CROCODILES - Summer Of Hate (Fat Possium Records)

SMALL BROWN BIKE - Composite, Volume One (No Idea Records – 45 tours)

O PIONEERS - Neon Creeps (Asian Man Records)

THE SERIOUS GENIUSE - You Can Steal The Riffs, But You Can't Steal The Jalent (Kiss Of Dead Records)

ALBERTA CROSS - Broken Side Of Time (Ark Recordings)
Depuis un bon moment la ville de New York semblait devenir musicalement un aller simple pour une musique fluorisante qui a malheureusement noyé les authentiques saveurs créatrices et motrices de cette ville. On sait qu’il y a beaucoup de gens qui jouent les songwriters, du hardcore, de la noise, en passant par les DJs, avec une réelle passion. ALBERTA CROSS figure pour moi dans cette logique. Ils jouent une pop électrique au folk entraînant. Indéniablement l’accroche est bien là. Des chansons très bien ficelées où quasiment rien n’échappe à la puissance en émotion dûe pour beaucoup au chant. Quasiment tous les titres de cet album sont très vocateurs avec “ Taking Control” là le groupe confirme très aisément son talent à effectuer des prouesses autant musicalement qu’à travers le chant, “Old Man Chicago” folk lancinant, “Broken Side Of Time” le refrain troublant se soumet à la grâce d’un fracas, “Rise From The Shadows” où plane discrètement l’esprit de The Verve, “City Walls”, “The Thief & The Heartbreaker” où le son ici devient plus suave, presque sensuel et s’incline dans un aspect très positif. “Leave Us And Forgive Us” nous plonge parfaitement entre tension et émotion. ALBERTA CROSS n’a guère à jouer les magiciens, car tout semble venir tout naturellement des tripes. Une très belle réussite.

FUTURE OF THE LEFT - Travels with myself and another (4AD)
Après juste la sortie, il y a quelques mois d’un album live, FUTURE OF LEFT sort dans la foulée son deuxième album. De ce fait, le groupe n'a cessé de tourner et semble être très déterminé à ne pas en rester là. Ils ne tombent pas dans les copies conformes ou le plagiat. Leur musique devient impétueuse et s’empresse de nous livrer leur énergie où musicalement la noise – punk rock fait très bon ménage une fois de plus. Ils inaugurent avec ce superbe titre “ Arming Eritrea” qui fauche tout sur son passage avec autant d’arrogance, de mépris pour en faire une entrée de jeu imparable sur un chant écorché et impitoyable. Le reste est le constat de la qualité de chacun des membres du groupe à mettre tout en oeuvre pour aboutir à d’autres morceaux aussi tranchants comme “ Throwing Bricks At Trains ”, aux intros électro saturées sur “ You Need Satan More Than He Needs You” et “Lapsed Catholics” vient parfaitement clôturer ce disque avec attachement sur une entêtante mélodie qui immerge le spectateur. Après écoute, on sort prendre une bonne bouffée d’oxygène pour très vite se remettre à l’écoute de ce très bon disque.

HITCH - Clair.obscur (Vlas Vegas Records)
On ne peut être qu’admiratif de la longévité de HITCH qui produit ici son cinquième album sans compter ses collaborations en sortant des splits, cela tient presque du miracle dans ce style de groupes. N’y voyez pas une ironie mais un constat réel. Il y a beaucoup à raconter sur ce groupe qui ne cesse de tourner en Europe, aux Etats-Unis. Déjà un troisième album et deux 45 tours dont un split avec Amen Ra. A l’inverse de pas mal de groupes, HITCH fait preuve d’une incontestable innovation avec le temps et ne se contente pas seulement d’enregistrer des disques en schématisant son contenu, mais d’en sortir à chaque fois le meilleur qu’ils peuvent en tirer. La synthèse est identique, sauf que le groupe a su mettre un son plus travaillé, plus brut encore. La basse est vrombissante, abrasive, la batterie cogne encore plus ce qui appuie la lourdeur et la guitare en sort des sons distordants, hypnotiques et bruts. Leur musique est une vraie injection d’une noise qui se laisse découvrir dont chaque titre se sent imprégné, plus sombre aussi. La nouveauté est que Paul le bassiste, chante sur quelques titres et n’hésite à corser le ton. L’ambiance est dont plus pesante, angoissante, amère pour preuve avec “Carbon Wheels”, “We Were All Wrong”, “Chocking On Air” et incontestablement où je trouve le groupe au summum sur “Dirty Trixxxxxxx” rien que l’intro nous plonge tout de suite dans une tourmente et frappe où il faut. Plus surprenant encore est d’entendre Paul hurler sur “Dance Dance Dance”. Je peux dores et déjà dire que, CLAIR.OBSCUR est le meilleur album à ce jour du groupe. Une totale réussite.

COALESCE - Ox (Relapse Records)

BLACK LIPS 200 Millions Thousand (Vice Records)

ZERO BOYS - History of (Secretly Canadian)
Pour être exact ZERO BOYS n’a pas été aussi popularisé que certains de ses confrères “punk”. Encore aujourd’hui des labels indé se chargent de rééditer des groupes obscurs oubliés pour la plupart. Seuls quelques ouvrages intelligemment publié à un nombre très limité retracent la vie de ces gens qui jouaient dans des groupes. La musique de ZERO BOYS quand à elle se passe de commentaires d’intello. C’est juste une bande de mecs qui veulent se faire plaisir, faire réagir les mômes qui viennent les voir en concert et partager tout cela dans le bordel ! Point final. On ressent déjà l’orientation que le punk ricain va prendre comme virage musical. Plus agressif, plus rapide, et avec de vrais concepts plus intelligents (je me comprends) avec l’arrivée de ce qui allait devenir bien plus tard le straight edge ! Car les enregistrements datent justement de cette période de 1980–1983 ! Quelle énergie allait nous arriver ! Ce combo livre ainsi de très bons titres comme “Drive In”, “Black Network News”, “Johnny Better Get”, “Blood’s Good”, “Mom’s Wallet”, “Positive Change”, “Stick To Your Guns”, et le titre caché bien sournois. ZERO BOYS viendra compléter pour ceux qui ne possèdent rien de se groupe une autre page du punk ! Un régal !

APOSTLE OF HUSTLE - Eats Darkness (Arts & Crafts)

PELICAN - What We All Come To Need (Southern Lord Recordings)

KINGS OF CONVENIENCE - Declaration Of Dependence (Source)

A PLACE TO BURY STRANGERS - Exploding Head (Mute Records)
A PLACE TO BURY STRANGERS nous avait écrasés massivement d’une musique aussi abrasive qu’hypnotique. Déambulation sonique où se jette une rétrospective très loin d’être décomplexée pour arriver immédiatement à une maturité bien digérée. Le lyrisme en devient touchant, émouvant. On est même sous hallucinogène dans une puissance incroyable, livrée dans un chaos sonore. Ils convertissent quelque part une musique dont ils ne sont bien entendu pas les premiers à l’avoir jouée, mais dont ils paraissent être la tête de file aujourd’hui. La rythmique est plus souple, moins compact d’une certaine manière et agressive même si la nappe musicale reste sombre et novatrice. Exploding Head est simplement un disque profond, hanté, grave sans la moindre concession sonore. Dès le premier titre “It Is Nothing”, ils remplissent l’espace de manière brute. On ressent très distinctement cette mouvance électro, new-wave, noise dans “Ego Death” et “ Smile When You Smile”. La surprise viendra peut-être du morceau “ Exploding Head” qui sort des remparts sonores auxquels le groupe nous avait habitués, de ce fait ce titre paraît sombre, mais beau.

THE BLACK HEART REBELLION - Monologue (Vlas Vegas Records)

PART CHIMP - Thriller (Rock Action Records)

TUBERS - Anachronous (No Idea Records)

ONE SECOND RIOT - One Second Riot (Music Fear Satan Records)

SUNNY DAY REAL ESTATE - Diary (Sub Pop Records)
Passé presque aux oubliettes en Europe en 1993 : SUNNY DAY REAL ESTATE ! Ils étaient le son intact tant attendu ou justement trop en avance à ce-moment là. Étrange de les voir sur le label très prolifique Sub Pop Records plus connu pour mettre tout en oeuvre pour l’exposition d’un genre musical qui depuis quelques années leur a valu une très grande réussite. Leur premier album Diary procure un son, une puissance de jouer de la pop qui vous touche et le chant de Jeremy Enigk qui vous poigne, acérée. Trop injustement délaissés par les médias à mon goût, or pratiquement tous les groupes indé aux Etats-Unis citent ce groupe comme une influence majeure. Je vais même vous faire un aveu: Quand Dave Grolh a créé Foo Fighters il a recruté le batteur et le bassiste de SUNNY DAY REAL ESTATE. Chaque titre est habité, imbibé d’une tension sournoise où s’oxyde une puissance retenue dans un équilibre aussi fragile qu’incertain. Les titres sont tranchants; “Seven”, “In Circles”, “Song About An Angel”, “47”, “ Pheurton Skeurto”, “Shadows”, “48”, “Grendel”, “Sometimes”, puis figurent deux inédits que l'on retrouve sur leur deuxième album, mais en version démo. Une réédition qui fait honneur, sans équivoque pour un grand groupe.

SUNNY DAY REAL ESTATE - 2lp (Sub Pop Records)

ENABLERS - Tundra (Exile On Mainstream Records)

CURSIVE - Mama, i'm swollen (Saddle Creek Records)

BE MY WEAPON - (s/t) (10 Songs Records)

SSS - The Dividing Line (Earache)

ENTROFOBESSE - Behing my spike (Wild Love Records)

THE SKYGREEN LEOPARDS - Gorgeous Johnny (Jagjaguwar Records)

RAEIN - Ogni Nuovo Inizio (Ape Must Not Kill Ape Records)

MI AMI - Watersports (Quarterstick Records)

BEAK: (s/t) (Invada Records)

AIM - Spirits Of Your Tide (Via Audio Records)

CRASH NORMAL - Finger Shower (Rijapov Records)
Je découvre CRASH NORMAL avec cet album et quelle surprise. Il y a comme un orgasme du rock'n'roll fuzzzzzzz et de wizzzzzzzz comme une trique dont on ne se remet pas. Tous les titres figurant sur cette magnifique galette nous transforment pour aller vers une danse vaudou, à passer notre temps sur une plage totalement sous l'emprise d'acides. Sous ses allures de bouillie musicale, on y entend de superbes mélodies distordues, aux rythmes certes binaires, mais totalement approprié à un sychédélisme noise garage avec saturation et finesse. Ça fricote sans relâche sur tous les titres. On est comme terrassé de vigueur et d'énergie.

PISSED JEANS - King Of Jeans (Sub Pop Records)

ISAÏAH - Ils consomment, tuent et prient, mais ne pensent pas (Fux Records)

NIRVANA - Bleach 20th Anniversary Double LP (Sub Pop Records)

GAY BEAST - Second Wave (Skin Graft Records)

THE FAILURES'UNION - In What Way (Paper Plastik Records)

NATHANIEL MAYER - Why won't you let me be black? (Alive Records)

LOW-PASS / FAGO SEPIA: split (Friends Of Mine Records)

POUTRE - Escalade (Boom Boom Rekords / Les Disques Du Hangar 221)

CAPILLARY ACTION - So Embarrassing (Discorporate Records)

SOCIAL SQUARE - No Help From Here (démo)

AKIMBO - Jersey Shores (Neurot)

WOLFMOTHER - Cosmic.egg (Modular Records)

ARMS AND SLEEPERS - Matador (Expect Candy)

AUCAN - (s/t) (Ruminance Records)

THE HUNCHES - Exit Dreams (In The Red Records)

THE PAPER CHASE - Someday, This Could All Be Yours Volume 1 (Southern records)

APSE - Climb Up (ATP Recordings)

RUMBLE IN RHODOS - Intentions (Black Ballon Records)

PAPIER TIGRE - The Beginning And End Of Now (Effervescence Records)
Je découvre très agréablement PAPIER TIGRE qui a déjà sorti un premier album. Vraisemblablement le groupe poursuit sa logique musicale d'un post rock punk ou pas, excentrique, distordu, inventif, trop réduit, mais affiche avec ce nouvel album, une identité bien à eux. Tout est basé sur une musique aux abords très simples, mais aucun titre ne compte ses cassures, ses variations, ses tensions. Ils symbolisent la noise dont on imagine ce trio adorateur invétéré pour leurs inspirateurs. Alors qu’est-ce qui peut donner autant d’intérêt à cet album ? Que le constat est bien là. PAPIER TIGRE aime cette scène, aime à donner et sort de ce fait un disque intéressant sans complexe. Un opus qu’on n’aura pas de honte à le glisser parmi les classiques de notre chère discographie.

THE OBITS - I blame you (Sub Pop Records)

NO BUNNY - Love Visions (1234 GO! Records)

TRISOMIE 21 - Black Label (Harmonia Mundi)