CAN'T BEAR THIS PARTY sings KIDS AGAINST CROSSES






Cheddar Flag


[via]



FAT & FURIOUS – Episode 4

Noir dessein… 30 novembre, la nouvelle tombe : split de Noir Désir. Ah bon. Débats passionnés sur le web, des articles en pagaille dans la presse, payante et gratuite, des sujets à France info… on demande l’avis des fans hardcore, de types comme Marc Besse (connais pas ce gonze), à qui on colle le titre de « spécialiste » du combo Bordelais. Ouais, spécialiste. Zarbi quand même. Comme on est spécialiste en reconstruction faciale ou des voies aériennes supérieures ? En missiles intercontinentaux ? En nano-technologie ? Bref. On débat, on pleure, on s’épanche, on se tord les mains. On en fait des tonnes, des caisses. C’est la peine vous croyez ? Moi je crois pas. Je veux dire, les Sparkling Bombs viennent de splitter aussi, quasi en même temps que les autres, et on en parle pas lourd… perso ça me touche bien plus. C’est pas un peu exagéré ce merdier ? On lit aussi des trucs salement surprenants, genre via facebook : style c’est la fin du rock français… pour commencer, je trouve, accoler rock et français c’est n’importe quoi. C’est déjà bien casse-couilles de ranger (ranger, ça m’emmerde) les trucs dans les bons tiroirs, death-metal, dream-pop, crab-core… le rock, c’est le rock, qu’il soit français, polonais ou indonésien… et on peut voir d’autres choses un poil énervantes, exemple (dans le 20 MN du 1/12) : le quatuor bordelais a représenté pendant les années 90 ce qui se faisait de mieux en France. Sorry ? Encore une fois on s’emballe, on peut pas dire ça, en tout cas pas comme ça… cette déclaration péremptoire ça me soûle. Et les Thugs, les Shaking Dolls, davy Jones Locker, Kid Pharaon, les Burning Heads, Shaggy Hound, Deity Guns, Drive Blind c’était (C’EST, dans le cas des Burning) quoi alors? C’est parce qu’ils chantaient (chantent) en anglais ? Le gars Besse, encore : rarement un groupe a fait autant l’unanimité, même pas Téléphone. La vacca, quel exemple… mais plutôt bien choisi, en fait. Niveau textes médiocres, ça raccorde pas mal… c’est aussi deux groupes qui bénéficiaient du même type de moyens, heavy rotation en radio, passages TV multiples et tout ça… … et il y en a des groupes qui mériteraient d’en vivre, de leur zique (quand ils en ont envie, parce que des fois ils veulent pas)… donc, l’unanimité, OK, surtout quand on est une feignasse qui pourrait se donner la peine de gratter un peu sous la surface, là où ça grouille, là où ça a besoin de soutien ! là où on peut trouver des groupes qui nous smashent la gueule, qui sont taillés pour nous, qui nous parlent. Encore faut-il explorer un peu. En plus maintenant avec le net, c’est all access… aucune excuse d’être un mouton. Simon says : Noir Dez c’est LE groupe. Baa baa baa !

Bon c’est pas le sujet, je m’égare… après tout, ça c’est SUBJECTIF… manque de bol (ou pas), Noir Désir ça m’a jamais fait d’effet, à part une envie de leur couper le sifflet, une exaspération instantanée… je trouve juste que c’est mauvais… entre leurs débuts à la Gun Club (copy+paste, collier indien, œil de velours, les filles se pâment) et la fin à la Hugues Aufray (genre chansons de mataf, Renaud l’a fait aussi), rien ne me branche, ne m’a jamais interpellé. Du tout. Le statut culte obligatoire, je déteste aussi, genre tel groupe : génial, celui-là : nul. L’un : crédible, respectable. L’autre : variète, soupe. On arrête les conneries, c’est bien trop personnel tout ça.

Le top du truc c’est quand même les textes… ça m’est arrivé d’être carrément embarrassé pour Cantat, avec sa poésie de mes deux… poète-poète ! Terrain ultra-glissant. Jim Morrison lui-même avait l’air bien con à la lecture à tête reposée de ses fadaises… des scènes étranges à l’intérieur de la mine d’or… ay ay ay… c’est du kif avec aux sombres héros de l’amer, putain, ça fait trop niveau blague Carambar, almanach Vermot 1930… les groupes qui chantent en français ça me dérange pas, j’en adore quelques-uns quand même, mais j’aime mieux quand on comprend pas trop ce qui se raconte, ou quand les propos sont à double sens, nébuleux, mystérieux, sujets à interprétation… comme chez les archi-défunts Coronados… ou encore marrants et surtout moins cons que ça en a l’air, comme chez les Sheriff (mourus eux aussi)… et le trip totalement incompréhensible, impétueux, comme les trucs screamo…

Bon on va me rétorquer, sur scène c’était génial, intense et tout… mais les gars, je suis pas allé checker, je vais pas voir les groupes que j’aime pas, si je peux éviter. Je sais : j’ai l’air de rien, mais je suis désinvolte.

Et le côté engagé de Cantat, je craque… ouah son discours de guerillero en carton avec ses camarade président aux awards de je sais plus quoi ni quand… encore une fois, trop embarrassé pour le Tramber ! De la pâtée pour le zapping. Les boules, arrête tout de suite mec, t’as pas besoin de ça pour passer pour un guignol, tu t’enfonces… prends les armes, expose-toi vraiment, va te sacrifier pour une cause si tu veux, et fais pas chier… sans compter que le gars JMM en avait sûrement rien à talquer des « piques » du Cantat… enfin… pour chaparder une formule qui tue au Barde de Stratford-upon-Avon (excusez du peu), c’est beaucoup de bruit pour rien. Surtout qu’ils sortaient d’un silence radio presque absolu… (quelques nouveaux morceaux en ligne je crois, je suis pas allé vérifier)…

Le pire c’est que cette nouvelle ça va achever de les déifier. Par ici les best-of, en prix vert, leurs physionomies au musée Grévin.

La terre continue de tourner, le rock (français ou pas) se porte pas trop mal je trouve.

Conclusion, split de Noir Désir. On s’en fout. Moi je, en tout cas.



DELEUZE x GLASSJAW



*nouveau titre* GLASSJAW - Natural Born Farmer



CRUST À CHATS


[via]



10 BAND-NAMES FOR FREE !!! (limited-time offer*)

Pas grand chose à dire sur les 50 nouveaux groupes "incontournables" de 2010 choisis par le magazine anglais NME ... Puisqu'ils changent de meilleurs groupes de l'année toutes les semaines, leur liste est déjà obsolète. Ce qu'on remarque cependant c'est que le hipsterism n'est pas mort vu les noms sans aucun sens de la majorité des groupes de leur liste ... Un petit name-dropping s'impose !
C'est ti-par : MAGNETIC MAN, EGYPTIAN HIP HOP, DIAMOND RIGGS, PURE ECSTASY, PERFUME GENIUS, AVI BUFFALO, ZOLA JESUS, MAGIC KIDS, EVERYTHING EVERYTHING, FREELANCE WHALES etc etc etc j'en passe et des grotesques ...

Donc chez CRUST CAVIAR, même si, oui, on a un nom de hipster, mais nous on peut parler pendant des heures de ses nombreuses origines obscures, on s'est dit, "woulah, on n'a qu'à créer et vendre des noms, ça à l'air fastoche à faire !"


Donc là, on vous balance 10 free samples, premiers arrivés / premiers servis, les prochains seront payants **

- SOMALIAN CRUNK
- JULES VERNE MAHOMET
- SAPHIR STEAK
- CORPORATE WALRUS
- GIF PANTEROS (private joke celle-là)
- THE SYLVAIN MIROUFS
- NOTHING NOTHING AT ALL AT ALL
- BAR MITZVAH AFTER PARTY
- BLURK
- HILL APU






* ouf ! t'arrives juste à temps.
** quand Benny aura réussi à trianguler le paypal avec les investisseurs du Burkina Faso


FAT & FURIOUS – Episode 3



La vie Parisienne. Bien cool. Certains vont se ressourcer à la cambrousse, moi c’est à la capitale. Des trucs à faire, à voir, des amigos. La vraie vie en stand-by. Beau temps en plus, à becter de la Ben & Jerry’s cookie dough au bord du canal St Martin, et à boire des grosses canettes dans les bars de Bastille, en compagnie de gens de qualité. Bref.

Et ma première incursion dans un lieu hors du commun (juste pour moi, donc c’est pas trop exceptionnel non plus…), dans un univers hipster-nightclubber. J’ai nommé l’International, du côté d’Oberkampf je crois bien. En entrant j’entends une petite nana qui hurle dans son phone « je suis à l’Inter ! »… OK, va pour l’Inter… un big bar avec un sous-sol grave mahousse, gavé de monde, de types aux looks étranges, du Jérôme Kerviel au « rocker » à la panoplie complète (qu’il a eue à Noël dernier sans doute), perf luisant et badges king size de PIL… la raison de notre présence dans ce lieu de perdition, le concert de Servo + Johnny Boy. C’est gratos. Au vu du prix des consos, on comprend mieux ; le verre de pisse dans un gobelet en plastique : $4. Ya-hoo. Mais ça vaut le coup, pour un gonze comme moi qui aime énormément mater les gens, c’est comme si c’était un catwalk géant. Et là il y a de la matière. C’est blindé, ça couine dans tous les coins, c’est gavé de filles. Que j’ai rangées en 3 catégories. Les vraiment belles, les wannabe belles (mais qui le sont pas) et les vraiment moches (très en minorité). Elles sont toutes pimpantes, elles ont sorti leurs nippes du samedi soir, y’a du décolleté, des épaules nues, des perles de sueur (il fait hyper chaud dans cet endroit) sur leur peau… une serveuse qui concasse rageusement des glaçons kif Catherine Trammel dans Basic Instinct. Des DJs (dont une très jolie fille aux cheveux courts) dans une cage. C’est saturday night fever. Le son est light, castré au limiteur, ce qui change des bars minuscules dans lesquels les groupes jouent hyper fort… Servo montent sur scène, on se rapproche, c’est long à démarrer, et enfin ça commence… eux, je les avais loupés lors de leur passage à Lille au Yéti (dans le genre à 10 000 années-lumière de l’Inter…) en 200X, j’y étais pas allé pour une sombre histoire de fille qui me faisait beaucoup d’effet et qui était beaucoup mariée… j’aimais bien leur album « sense of humour & archeology », plus exactement les 3-4 premiers morceaux… en fait j’ai rien raté ce soir là, parce que c’est vraiment pas terrible. Peu tête parce que ça joue pas fort ? Non en fait c’est leurs morceaux qui sont juste chiants. C’est exactement comme Inception : inutilement compliqué. Petit frisson quand même quand ils jouent le premier titre de l’album cité plus haut. Tout petit frisson. Le public est étrange, ça remue quelques instants puis ça se calme. Et ça reprend. Ca fait un peu bidon. A un moment un des Servo descend de scène pour jouer au milieu du « pit ». un videur déboule de nulle part et lui fait comprendre que la place des artistes c’est sur scène et pas ailleurs. OK. C’est organisé. Carrée, l’affaire. On papote… on peut, c’est pas fort, je vous dis. On reboit une mousse. Je rêvasse et je mate cette DJette aux cheveux courts dans sa cage. En train de s’affairer sur ses platines, concentrée et tout, on dirait qu’elle pilote un croiseur impérial. Puis les Johnny Boy arrivent. Un truc qui sonne 80, entre Suicide et OMD, genre. Pas mal, j’aime bien. Ce qui ne veut pas dire grand chose non plus. J’aime mieux que Servo quoi. Pis j’ai du taf, à regarder toutes ces minettes. A les faire tomber dans le bon casier. On se barre mollement. On remonte une volée d’escaliers, on traverse le bar, on arrive dehors et c’est blindé, pire que dedans… y’a au moins 100 personnes dans la rue, dont certaines affalées sur des capots de bagnoles, à hurler entre eux ou au téléphone, c’est dingue. Les voisins doivent apprécier. On se tire et on cherche un rade assez calme pour s’en jeter un dernier. I love Paris.

Quelques mots sur le matage du DVD de “Villemolle 81” (pour nous remettre de toutes ces émotions) : le truc pondu par la clique des Requins Marteaux est vraiment cool, bien foutu et bidonnant. Ca commence comme un reportage de TF1 sur nos belles campagnes (putain puisque je vous dis que c’est flippant la campagne…), les traditions rurales, le terreau de notre doux pays quoi… visite de Villemolle (Tarn), un bled peuplé que de gros dégénérés, on assiste à la préparation d’un show son et lumière, « la battaille de Villemolle » (laissez la faute, c’est fait exprès), on fait connaissance de personnages truculents, le maire, sa secrétaire nympho, l’idiot du village, les bikers (en mob) du coin, les nazis de la police municipale… on apprend que le village vit grâce au stockage de déchets toxiques, mais principalement de la fabrication de la saucisse de hamster… bref… pendant ce fameux show (bien pathétique), un météore s’écrase et transforme les gens en zombies… ça bascule… du gore, du fun, de l’humour trashy, un portrait de la beaufitude ordinaire… une réussite ce film. Bien drôle et tout. Entre Bad Taste et tout le délire Groland. Parfait. Matez-le.


Adios.

Fat Mick



PLAYLIST :
- THE ACADEMY IS… - Santi
- NADA SURF - The Weight Is A Gift
- UNDEROATH - Ø (Disambiguation)
- GOO GOO DOLLS - Live in Buffalo
- TACKLEBERRY – Reinventing Appetite For Destruction


FAT & FURIOUS – Episode 2



J’ai récupéré une caisse de zines qui traînait chez mes parents. Ils devaient en avoir marre de faire du stockage pour ma pomme. Je comprends ça. J’ai jamais vécu dans le passé alors j’y ai juste jeté un coup d’œil rapide… ça va finir dans un coin et m’encombrer à mon tour. Pas grave. Le côté archiviste/collectionneur c’est pas mon délire. Donc je stocke.
J’étais quand même bien content d’y retrouver des graphzines de MIKE DIANA, « Cicada candy », « Sourball Prodigy »… Alors lui il était sorti de ma mémoire. Il suffit de pas grand chose pour rebooter le truc. Mike Diana, c’est un cador du comic indé et déglingué. C’est aussi le premier artiste à avoir été condamné (par l’état de Floride) à une peine de prison (avec sursis), assortie d’un contrôle psy. Et d’une interdiction d’approcher des mineurs. Et de dessiner. $ 3000 d’amende, et un millier d’heures de travaux d’intérêt général.
Pour résumer, en 1991, pendant une enquête pour meurtre, un flic tombe sur un exemplaire de Boiled Angel, son zine. Mike devient un suspect. Le véritable assassin est appréhendé, mais la machine judiciaire est lancée. Début des emmerdes pour Mike Diana. Sa production choque un juge, et c’est parti.
Tout ça juste pour avoir dessiné et auto-édité des comics. Enfin, faut voir les comics. Les trucs les plus tordus, provocs et malsains que j’ai jamais lus. A base de gamins molestés, démembrés et abusés, de Jesus-freaks défoncés, de rednecks psychotiques… avec un style naïf mais mortel, expressif à mort, hyper-contrasté, un mix entre Roy Tompkins et Charles Burns mais en complètement dévasté du bulbe. Je correspondais avec ce gars tout début des années 90. On s’échangeait des stickers, des jouets en plastoc, des dessins, des bonbons. Je lui avais filé quelques dessins pour son zine (Boiled Angel, le numéro 8/number «ate » hé hé hé), un pavé A5, plein de dessins violemment tordus, sordides, sinistres, gravement anti-chrétiens et asociaux, et gavé de textes sournois, dont une longue interview de Ottis Toole, le tueur en série cannibale. Du fun à tous les étages quoi. A chaque fois que je tombais sur des strips tout trashos (genre Blanquet, Pierre la Police, etc etc), j’appréciais l’effort, mais jamais ça n’allait aussi loin que le boulot de Mike. No-limits. Extrême as Hell. Je sais même pas pourquoi il m’avais pris des crobards, qui faisaient vraiment caca de Bisounours à côté des siens. Genre carrément hors-sujet…
Après ses démêlés avec la justice et la police j’ai appris qu’il s’était mis à la peinture. Des thèmes sensiblement du même tonneau, mais sur toile. Et en couleurs. Des œuvres à vendre et pas mal chères. Tant mieux pour lui. J’espère qu’il en vend des caisses. Parce qu’à la base, il ne s’agit que de dessins. On peut les trouver obscènes mais c’est que des foutus dessins. Les films d’horreur c’est obscène aussi. Mais concevoir et vendre des bombes dans le genre de la daisy-cutter ça l’est pas. C’est de la manufacture de biens, du commerce. Légal et tout. Bon je suis pas un putain de hippie, et j’ai abandonné tout espoir à propos de ce monde complètement dégueu. Mais cette histoire est édifiante je trouve. Un truc pour incarner le mal aux yeux de la plèbe : ça détourne l’attention et ça permet de faire des choses VRAIMENT obscènes.
Bref, si ça vous branche :
www.testicle.com/mikediana.htm


Quelques mots sur TROP LOIN POUR TOI avec Drew Barrymore et Justin Long. Un film assez cool. Convenu mais avec ce genre de truc on sait où on met les pieds, on y trouve ce qu’on (que j’) y cherche, du larmoyant, du fun, les inévitables amis déjantés, la famille et ses non moins inévitables rapports amour/haine… ça m’a surtout permis de briser la malédiction -beaucoup trop de films bof vus au cinoche ces derniers mois- en appréciant à fond cette histoire de relation longue distance. Challenge, adaptation, espoirs, déprime… des scènes bien emo chochotte, contrebalancées par des scènes/dialogues pas mal grossiers çà et là. NUITS BLANCHES A SEATTLE ambiance légèrement SUPERBAD/ROAD TRIP.
Un bon moment, pas d’arrière pensées, pas de regrets, ça s’engloutit tout seul.
Les comédies romantiques ? Trop bien. Je refais péter les Richard Curtis.



See ya.

Fat Mick




PLAYLIST:
- MILEY CYRUS "Can’t be tamed"
- THE WONDER YEARS "The upsides"
- BRING ME THE HORIZON "There Is A Hell, Believe Me I've Seen It, There Is A Heaven, Let's Keep It A Secret"
- SOCIAL SQUARE "It vs. you"


ON DA SCREEN:
- LOVE ACTUALLY
- COUP DE FOUDRE A NOTTING HILL



FAT & FURIOUS – Episode 1

C’est reparti. Du biscuit pour CC. Ca faisait longtemps. Nouvelle colonne, entre deux jazz avec Nasty Samy. Entre deux séances de DJ de salon. Entre deux insomnies. Entre deux crushes. Deux concerts. Deux films. On verra combien de temps ça dure. Le tout c’est de le faire.

Ces derniers jours je lis et relis « Every Girl Is The End Of The World For Me » de Jeffrey Brown. C’est xWIZEx qui me l’a filé en me disant: "ça me fait penser à ton zine, mais en images". Trop vrai. Rien que le titre m’a sauté à la gueule. Trop bien vu. Des petites histoires douces-amères, dessinées avec style, avec un pitch qui ne pouvait que me parler : les relations avec les filles. Les ex, celles qu’on aime bien, celles qu’on aime tout court. Jalousie, prises de chou, conversations par mails, moments magiques (genre un gros hug dans la voiture), sentir qu’on compte pour quelqu’un(e)… un ego-comic à la fois complètement perso et universel. Cette scène où Jeffrey est tout vert de voir « sa » serveuse ricaner avec un autre client. Le nombre de fois où ça m’est arrivé. Emogirl me disait que c’est pas très original de crusher sur les serveuses, vrai, mais elles sont en première ligne, au front. Exposées. Et les patrons de bars savent très bien ce qu’ils font en engageant certaines filles. Je vais toujours boire mon Coke dans les mêmes troquets. Pas plus de deux ou trois. A cause des serveuses. Rien à foutre du cadre. De l’ambiance. Des prix. Te faire servir par une jolie fille, qui ne te laisse pas indifférent, qui te fait des sourires, c’est génial. Dans le merdeux d’une journée, ça vaut des points. C’est pas grand chose. Mais quand même. Donc deux ou trois troquets. Deux ou trois serveuses. Plus ça serait mal. Comme les trahir. Trop con je suis. Mais ça va pas changer maintenant. Ça m’avancerait à quoi ?

Donc ce comic, de la grosse balle. J’aime tout particulièrement le final, ou Jeffrey parle de sa résolution de nouvelle année. Etre moins obsédé par les filles. C’est courageux. Mais c’est aussi perdu d’avance.

Ce scénar' tourne en boucle, à l’infini, comme un lock groove.

J’ai récemment vécu ça après un punk-rock show. Une fois de plus je devrais dire. Rencontre, le facebookage quasi automatique. Quelques messages avec des liens de temps à autre. J’ai pas de plan, pas de but précis. Rien de spécial en tête. Je suis pas une crapule. Même pas un (gentil) vaurien comme Han Solo. Ce qui me plaît c’est d’être charmé. D’avoir en tête le refrain des Sheriff qui se met à tonitruer : "c’est celle qu’il me faut y’a pas de doute, y’a pas de doute" … même si c’est de la science-fiction. Imaginer ce qu’une relation pourrait être. Pas ce qu’elle va réellement devenir. Contrôler le truc. Le scénariser. Le faire se croiser avec des scènes de séries. Activer la barrière anti-crash. Mais pas anti-crush. C’est mieux comme ça, quand on est sensiblement dans les pompes de Harry la Trique : un connard incapable d’aligner deux mots. La plupart du temps. Ainsi soit-il.

D’où ce bordel avec les serveuses et les stagiaires. De l’éphémère. Du blitz. Du supersonique, comme Chuck Yeager le 14 octobre 1947. Avant que ça parte en patates, que ça explose en vol, qu’on se tape sur le système, et qu’on n’ose même pas se le dire.

Quelques mots sur le biopic des Runaways. Annoncé. Repoussé. Puis pas de sortie en salles. DTV. Puis sortie en salles. Ah bon. Faut s’adapter. Évidemment ce film avait tout pour me séduire. Rien que par la présence de Kristen Stewart qui interprète Joan Jett. J’ai un gros crush sur cette fille. Donc, l’histoire d’un groupe de nanas, considéré par certains comme le groupe de nanas originel, dans le sens vraiment wild et sulfureux. Pourquoi pas ? Même si je préfère Joan Jett en solo. Une sacrée gisquette, Joan. Riot Grrl number one. Donc j’y vais. Et je suis déçu. Comme d’hab j’en attendais sûrement trop. Ca manque de rythme, c’est édulcoré, j’y ai cru les premières minutes, pendant la scène d’ouverture avec le muscle-car qui démarre. Genre pied au plancher, accrochez-vous. Et puis non. Ca tourne voiturette de golf. Lita Ford (Scout Taylor Compton, quand même) traverse les scènes comme un météore. A part la scène de prise de chou avec Cherie dans le studio… le mec qui fait cette crapule de Kim Fowley (essayez son album « Sunset Boulevard », c’est énorme, dans le genre disco complètement malsain) est très bien. Kim Fowley, en voilà un qui mériterait un biopic. Mais honnêtement c’est pas terrible. Dakota Fanning s’en tire pas mal aussi. Comme elle a grandi. J’ai toujours cette image d’elle dans Man On Fire. Putain comme le temps passe. Mais je regrette pas mes $4.90. Une heure et quarante-cinq minutes avec Kristen c’est cool. Elle est parfaite dans les Converse à Joan Jett. Parfois C’EST Joan Jett. Un perf, une guitare en pognes et zou. Trop bien. Elle crève l’écran (comme d’hab). Elle porte pas de soutif. Elle a des jambes interminables. Je préfère son look dans Twilight c’est plus la classe, moins souillon. Mais ça le fait. Et elle a toujours ce côté perdu qui passe dans son regard. Un truc naturel chez elle je pense. Elle a ça aussi dans Adventureland. Egalement quand elle est invitée dans un late show. La reine Kristen.



Cheers.
Fat Mick


ON DA SCREEN:
BUFFY saison 3


PLAYLIST:
GOOD CHARLOTTE - The Young & The Hopeless
SAOSIN - s/t
DENISON WITMER - The River Bends…
JIMMY EAT WORLD - Clarity
NO FRIENDS - Traditional Failures
OVER THE STARS - Lost Beforehand
ASHLEY TISDALE - He Said, She Said


BOOKS:
MPD PSYCHO
SCOTT PILGRIM - Volume 3
LOST AT SEA



MONARCH : UNE DESCENTE DANS LE MAELSTROM


Whoa je fais mon cake lettré et tout, je cite ce bon vieux Edgar Allan Poe…

n’empêche, 1- ça fait cool, 2- c’est ce que j’ai ressenti le 13/04 au CIP (à Paris) en assistant au show de MONARCH. Une première fois pour moi, après 3-4 ans de loupés (Paris, Bordeaux, Poitiers, Road Burn fest…), et surtout de dévotion. De culte. D’envoûtement total et implacable. A la première écoute du split avec Elysium et bam. Contaminé, accroché, foutu. Un morceau, « amplifire death march », 58 minutes (pour vivre)… scotché direct par leur doom/sludge hyper-puissant, pesant et oppressant… pour un fan de chansonnette pop-punk FM ça fait drôle… faut pas chercher à comprendre. Ca m’atterrit droit dessus, c’est tout. On ajoute à ça une unité graphique dans leurs prods, des petits dessins aussi mignons que malsains, ça le fait… et pour m’achever, une chanteuse au charme totalement irréel, comme une fée Clochette armée d’une tronçonneuse… le compte (mon compte !) est bon.

Je me suis mis à choper leurs disques (en vinyle, en CD)… à collectionner les photos d’Emilie, avec du corpse paint sur le visage, comme chez les black-metalleux, Emilie qui reprend des postures Black Sabbath, Emilie sur scène qui pousse des cris… j’en ai claqué dans mon zine, de ces photos piquées sur le web, j’écris « Monarch » au marqueur chez moi, sur les étagères, les portes de placards, sur mon sac, avec des petites étoiles, des cœurs et des croix retournées… je mate on line la vidéo « Speak of the sea » dans laquelle Emilie fait des bulles de savon sur la plage… c’est grave, doc ??? Les skeuds tombent régulièrement, le split 45 avec Moss (reprise de Turbonegro, une nana qui chante « erection » ça tue)… le split avec Grey Daturas, sur lequel ils exécutent « the rapture » des Banshees… « mer morte » l’année dernière… j’achète aussi le 25 cm de Rainbow Of Death. Même si ça joue vite. Bref, addict. A fond.

Et le 13, je saute dans un TGV pour aller les voir, pas de questions à se poser, peu importe le prix, je m’en branle. On arrive au CIP (quartier La Villette), on passe sous un pont, avec canal et métro aérien, l’ambiance est à la « Rats de Manhattan »… la salle est bien déglinguée, un genre de Recyclart de Bruxelles en pleine déliquescence post-apocalypse. mais peu importe… des punks, des chiens, des punks à chiens… du merch de t-shirt pirate (logos de Trasher, de groupes crust), de la Kanterbraü (tiède) à 1 euro… on papote, ambiance détendue, même les chiens sont cool, pourtant c’est des molosses… on sent le clébard sociable quoi. Qui a dû en voir des concerts ! Qui devrait faire un zine, genre « un type m’a donné de la bière à laper ». Ou « on m’a tapoté la tête 254 fois ». Ca s’appellerait FROM DA PIT. Parce qu’un chien au concert qui est pas dans le pit, il voit quoi ? Rien.

Bon ça attaque avec Black Widow. Soit le batteur australien de Monarch, qui sample des riffs, puis bidouille et tripote les boutons d’une boîte magique, pour en tirer des sonorités improbables. Avec un gros son ça le fait ! Moi qui me dit que monter sur scène tout seul en configuration acoustique, c’est chaud. Ben pas autant que de faire ça ! Une performance. Pendant ce temps je feune à la table de merch de Monarch. Des tishes. Des sacs. Ca assure. C’est Emilie qui est derrière la table. Souriante, et belle à crever. Je prends le dernier (« Sabbat noir ») qui vient de sortir, avec une superbe pochette aux effets irisés, ça tue. Je bave deux-trois conneries genre c’est en vinyle coloré ? Non, pas celui-là. Mais celui là-oui (elle me montre le Raibow of death). Je l’ai, que je réponds. Pourquoi j’ai pas ramené mes zines, ceux avec les chroniques dithyrambiques de ses disques, ceux où elle est en pleine page ? Merde quel naze… je lui dis salut, mon skeud sous le bras, avant de passer pour un pauvre connard. Retourne à ton trick que tu maîtrises le mieux, celui de l’homme invisible.

La suite est assurée par Desecrator. Du grind. Pas ma tasse de thé (j’aime les intros lentes, et après, quand ça accélère, j’aime plus trop). Mais les mecs ont l’air très cool et comme ça on a tout le spectre sonique, d’un bout à l’autre.

Parce que c’est au tour de Monarch. Je suis extatique. Emilie branche des effets, qu’elle dispose sur une table, elle détache ses cheveux, elle allume des bougies… elle parle d’un faux contact, ça fait crouiiiiiiiiiiiiii dans les enceintes… problème réglé avec un peu de scotch. Ca flotte un peu. Puis ça démarre. Whoa. Je crois reconnaître « mer morte ». Mais j’en suis pas sûr. Renseignement pris après le show, j’étais pas le seul à douter. Peu importe. Putain ça tue, ça appuie. Les grattes sont en lévitation, elles jouent toutes seules, jusqu’au moment où un riff pachydermique tombe, dans un sychronisme parfait. Les musiciens sont comme sur un terrain de base-ball, ils se font des signes. Pour être à l’unisson. Mon corps tremble, des fois c’est dans les tibias, puis dans le crâne. Ca doit faire des vagues dans mon liquide céphalo-rachidien. Des histoires de fréquences et tout le kit. Faudrait que je demande aux types de Mythbusters. Ou de Brainiac. Ca gronde, ça larsène. Emilie se met à chanter. Illuminée par les bougies, et aussi par un truc qui vient de l’intérieur d’elle-même. Genre feu sacré. Elle fait un chant de sirène, trafiqué par je ne sais quel effet, y’a un mahousse écho. Ca me tue. Puis elle prend son élan et fait jaillir un cri qui me déchire. Ca fout les jetons, et c’est aussi hyper beau. Et derrière ça continue à maronner les instruments. C’est d’une cohésion infernale. J’ai l’impression d’être défoncé. J’adorais ce groupe avant de le voir sur scène, c’est pire maintenant.

La perception du temps en prend un sale coup aussi, pas moyen de la mesurer rationnellement… ça monte en intensité, je touche plus le sol. Puis ça s’arrête. C’est soudainement le calme. Emilie dit des merci, merci d’une petite voix. Fini. On s’en va. Je suis encore tout perturbé.

Le lendemain je rentre chez moi, et j’ai envie de les revoir. De les faire jouer à Lille. J’écoute leurs disques. Et aussi Habsyll, Corrupted, Moho. Burning Witch. Mary Bell. Je vais me vautrer là-dedans pendant quelques jours. Je suis (et je cite encore Poe) ” comme un voyageur revenu du monde des esprits. “



Ô SUPERMAN - The World Is


"The New Shape Of Emo To Come" (Charly Lazer)



GABE AVAIT RAISON

Boo hoo la semaine passée j'ai perdu des points-scène... j'ai zappé les concerts indés, GENERIC (mercredi) et BLACK HEART REBELLION (vendredi), pure flemme, météo pourrie, pas envie de voir des gens... par contre samedi j'ai pas loupé les PLASTISCINES à l'Aéronef... dudes, FALLAIT que je voie ça. Absolument. En plus invité via Electric Ballroom, elle est pas belle la vie? Comme quoi ça paie de passer/de dire n'importe quoi sur les ondes... donc on se pointe là-bas, on retire nos invites, Wize a un truc à magouiller au Drugstore, je vais donc explorer cette soirée alone en attendant qu'il revienne... je jette une oreille vite fait sur la première partie, AUTOMATIQ... je trouve ça un peu timoré, ça sonne à la Taxi Girl (du moins le peu que j'en ai entendu)... je sors fumer une tige, il fait bon, c'est cool... je me trouve entre Bud et une bande de hipsters... j'ai la stéréo, d'un côté ça jacasse de tel ou tel groupe, que c'est bien, blah blah blah et de l'autre un petit méchu maigrichon gueule comme un putois (style breaking news, que tout le monde soit bien au courant) comme quoi il a déjà sniffé de la coke... mais quand des minettes soyeuses en débardeur et futes slim passent tout le monde ferme sa gueule (sauf moi qui l'avait même pas ouverte) et écarquille les yeux... on en est où? Ben tout le monde en est au même point on dirait. Bref.

AUTOMATIQ remballe son matos. Un type bricole sur scène, il fait le ménage pour les PLASTISCINES quoi. Les gens commence à piaffer. Un public qui va de sacrément jeune à pas mal vieux (plus vieux que moi je veux dire). J'attends. J'attends encore. Et elles déboulent. Toutes pimpantes, à 10 000 années-lumière du prototype rockeuse tatouée et qui porte des hardes façon souillon. Ovation!

Elles ont le gros son, la batterie me ratatine, d'ailleurs la batteuse marronne son kit comme une malade, sur deux modes: à la CRAMPS, et que je te martèle mes fûts façon jungle, ou mode dance-shake ton booty, charley fracassé, grosse caisse pilonnée. Ça le fait! J'en ai entendu/lu des caisses sur les PLASTISCINES... je viens là comme Giles, en observateur, j'ai décidé d'être objectif. De voir de mes propres yeux. Et pour ce qui est de voir... je vois en premier lieu que la bassiste est la plus jolie du lot, et de très loin... frimousse de coquine, longues jambes de gazelle, la rickenbacker modèle Lemmy entre les mains, c'est un spectacle réjouissant... les titres s'enchaînent, leur style est bien bâtard, j'y entends du punque 77, des relents pop sixties, du yé-yé, en gros c'est assez direct et carrément cool, c'est les Calamités (période « toutes les nuits ») version 2010... les chicas sont pas des virtuoses et tant mieux... ça joue pas mal carré, ça riffe, ça piaille, c'est énergique... bon le coup du morceau avec des guitares sèches ça casse le rythme. La reprise de « these boots » de la mère Sinatra c'était pas nécessaire... peu tête pour la caution crédibility? On s'en fout de tout ça... mais quand elles attaquent leur single (« Barcelona ») c'est la tuerie... ça secoue pas mal, c'est nickel, la sono est reboostée de quelques crans, ça y est j'ai l'impression d'être dans un épisode de GOSSIP GIRL, c'est la teuf... je me faisais pas d'idée préconçue, et bam: très bonne surprise, les PLASTISCINES, c'est frais et EFFICACE à mort!

Bilan, j'ai bien fait de venir... ça me change des bars moisis, des gens qui se matent en chiens de faïence, l'impression de faire son devoir en venant là... ça change, quoi. Je retrouve Wize, c'est le rappel, on se casse, on a vu et entendu, il est temps de se translater ailleurs... donc voilà, quand GABE SAPORTA disait d'aller checker les PLASTISCINES sur scène, que ça valait grave le coup, il avait 100% raison...





« CONNECTED TO THE SOUND… » (American Hi-Fi)

A l’affût, toujours curieux, en chasse, les oreilles grandes ouvertes… des groupes il y en a à la pelle, vous allez pas écouter les Ramones ad vitam aeternam bordel!
Par ici les young guns !


PRISMO PERFECT « Out Of Nowhere »
Ce trio de Brest m’a contacté pour me proposer leur démo. Dont la chronique sera sous peu en ligne sur addictif.com (à propos une nouvelle formule est dans les starting-blocks).
Si vous êtes branchées années 90, shoegazing, guitares en lévitation et noyées dans les effets, noisy-pop, en vrac Sonic Youth, Ride, Lush, My Bloody Valentine, et tous les trucs de Lou Barlow… c’est pour vous. Des chansons qui font tourner la tête quoi.

Le groupe donne le feu vert pour télécharger leur EP là :

PRISMO PERFECT - Out Of Nowhere (full EP)


Allez-y. écoutez-les, bookez-les… c’est du bon.



BUTTERFLY PATROL « Shadows and lights »
La claque. Encore un trio (d’Anglet, cette fois) pop toujours mais dans la veine de Jimmy Eat World (période post-« clarity ») et Something Corporate (sans le piano)… des chansons ultra-catchy, mid tempo, avec un son à la ricaine, réalisé par Christian Carvin (ça sonne comme s’ils étaient passés chez Neil Avron), clean et râpeux juste ce qu’il faut. Un album auto-produit avec une pochette bien cool aussi, des pinces à cheveux en forme de papillons… le ton est donné, on est pas dans le death metal… mélodies sucrées, compos maîtrisées, harmonies vocales qui tabassent (avec l’aide de Rachel, la chanteuse de Queen Of Diamonds) c’est juste trop bien. Idem que pour Prismo Perfect, écoutez ça, c’est un ordre.

Pour se faire une idée :
www.myspace.com/butterflypatrol
www.myspace.com/4queenofdiamonds



C’est tout pour l’instant dudes… stay tuned.



THE CATCHER IN THE SKY

salinger crust caviar paparazzi


Putain les reapers chôment pas en ce moment… c’est l’hécatombe…
JD Salinger est mort à 91ans dans sa baraque du New Hampshire, après avoir envoyé le monde entier se faire foutre depuis les années soixante (dernière publication, une nouvelle dans le New Yorker en 1965).
Pas possible de zapper son chef-d’œuvre ultime, L’attrape-cœurs, sorti en 1951, un des meilleurs bouquins dans toute l’histoire de la littérature. Les déambulations désabusées de Holden Caulfield et sa cargaison d’emmerdes, qui progresse tant bien que mal en pleine gadoue adolescente (© Lester Bangs)… un pote pour la vie, un Ferris Bueller tombé du côté obscur, version dépressive et torturée. Carrément à la Cameron Fry, réflexion faite… Holden c’est le père de tous les freaks qui hantent la culture teen.
Salinger qui vit dans le repli, misfit assumé et tout, qui refuse de fricoter avec ses semblables, ça m’a toujours troué… la première fois que j’ai vu une photo du mec (il refusait de se faire flasher le portrait) c’était mi-90, dans le Guardian, un cliché où il est tout vénère, prêt à marronner le photographe qui avait tenté le clic. Un vieux bonze fripé avec une expression de colère, prêt à frapper, trop fort. En fait j’espère qu’il a achevé son geste et que le paparazzi a fini chez le dentiste. C’est pas une attitude d’ado rebel ça ? A fleur de peau… pourtant le gars a genre 60 balais sur cet instantané…
Je me plais à imaginer qu’il est jamais sorti de l’adolescence (il avait pourtant débarqué à Utah Beach en 44, et libéré les camps de concentration… le genre d’expérience qui doit faire vieillir prématurément) et de tout le kit défiance/paranoïa/torture mentale/auto-flagellation que ça représente.
Reste plus qu’à espérer que ses ayant-droits vont pas saccager l’héritage (comme la descendance Picasso, qui vend ce nom pour le coller au flanc de saloperies de bagnoles), style ce fameux coffre plein de manuscrits -s’il existe-, et si c’était pas terrible ? Pas mal mais sans plus ?
Déjà je trouve que Franny et Zooey et ses nouvelles c’est inférieur à son premier bouquin. Pur one hit wonder. Un film tiré de L’attrape-cœurs ? Salinger n’en a jamais voulu…
Perso je préfère figer cette image que j’en ai, relire L’attrape-cœurs, je veux rien savoir de plus, le parfum de mystère c’est mieux, plus sexy, comme la semi-nudité.



DETOUR MORTEL

mickson abject object tank

Samedi 16.01 : j’ai une bonne raison de me bouger, ABJECT OBJECT jouent au Détour. Groupe cool, l’occase de papoter un peu avec David Wee Wee, ça motive. J’avais pas mis les pieds dans cet endroit depuis 1000 ans. Le dernier truc que j’ai vu là-dedans c’est quoi ? Plus aucun souvenir. Ça devait pas être exceptionnel… ce soir c’est prix libre, je crache mes $4, comme d’hab. Je vais pas jouer au crust, chipoter, argumenter sur tel ou tel groupe qui vaut autant, par rapport à tel ou tel autre, j’ai déjà entendu ça… merde c’est le client qui fixe les prix ? N’importe quoi. Quand je vais chez SoGood je raque mon dollar pour un ciabatta au pesto (le sourire de la serveuse qui aime Happy Tree Friends c’est gratos)… M. SoGood a dit : c’est un dollar. Alors c’est un dollar, et fin de la polémique. Les shows c’est pareil, je crache jamais moins de $4, même quand c’est prix libre. Les groupes ont autant faim, et soif, l’essence leur a coûté pareil… et pour l’orga c’est normal quoi, c’est pas la foutue braderie ! Bon.

A l’entrée le gars à la caisse (le chanteur de TEENAGE WASTELAND) me dit qu’il y a 5 groupes au lieu de 4, et que la surprise c’est FAKE OFF ! Cool ! Allez les voir si ça passe près de chez vous, ça tamponne.

Une fois entré dans le bar, j’aperçois le Dav derrière sa distro. La bise, comment ça va, bla bla bla… toujours la classe de voir ses corres’. On jacasse alors qu’un groupe joue en bas. C’est de reprises de trucs oï, pas mon truc… on boit un coup, et je descends pour FAKE OFF. En bas ça pue le joint, l’odeur que je déteste le plus au monde… les herbivores sont en train de rouler des sticks au fond de la salle, certains ont déjà l’air d’avoir 4 grammes… le public est zarbi, quelques types ont l’air relax mais la grosse grosse majorité c’est touffe-guy/rocker style, le genre viril quoi… je veux dire, merde, même les meufs ont l’air viril ce soir… patibulaires, vêtues de sarouels, dreadlocks de rebels urbain… tout ce joli monde a l’air de se la jouer grave, rock n’ roll attitude, comportement photocopié, t’es qui toi, pourquoi t’es là, jtai jamais vu etc etc. Tout le kit. Des fois ça ricane, c’est façon hennissement bien vulgaire. Style je me lâche ce soir, c’est samedi. Comme en boîte. C’est du pareil au même, à peu de choses près, non ? Ça tisane dans tous les coins, une meuf me rentre dedans pour retrouver un de ses potes… pas de sorry, ni rien, putain de sauvage… char d’assaut en slim… je pense à la petite Cam, 200% féminine, elle… ça serait cool qu’elle soit là. En fait non. Jensairien.

FAKE OFF attaquent leur set, c’est mortel… HC nu school (pour schématiser) tendu à l’extrême, carré, puissant et finot… c’est la classe ce groupe.

Je vais retrouver les autres en haut… le temps passe au fil de la discute, un groupe enchaîne, je crois que c’est DAILY MIND DISTORTION. Entendu d’ici, c’est trop « n’roll » pour moi. Pis j’ai pas envie de descendre. Je taille le bout de gras 2 minutes avec Mika.

C’est pas mal mondu ce soir, genre 80 personnes, cool pour les mecs qui organisent (j’espère que tout le monde aura craché ses $4…) et c’est l’heure d’aller bosser pour ABJECT OBJECT. En bas, ça pue puissance 1000, le carrelage est inondé de bière, c’est parfait pour le moonwalk. Les parisiens envoient le boulet, punk/hardcore, avec de la mélodie… avec des petits tricks de guitare subtils… globalement ça me fait penser à 7 SECONDS… la voix de Dav ? Chaipa. Mais ça le fait. Justement, le Dav est carrément nonchalant, il fait des blagues, déambule devant le groupe, l’air détaché... bien détendu le bougre. Les morceaux sont concis, tamponnent bien, ça enchaîne à la fast & furious… jusqu’à la reprise de PINHEAD GUNPOWER qui clôt le dossier. J’ai un peu envie de me tirer de là, je vais pas traîner. J’aperçois justement un « humoriste » local qui beugle bien fort, comme si c’était intéressant ce qu’il a à dire. Je suis dans les starting blocks, je vais dire adios aux potes et je m’arrache. Il y a encore TEENAGE WASTELAND derrière mais j’ai déjà vu, je suis pas excessivement fan et j’ai mon compte. Retour à la base, sans turbulences. Bonne soirée anyway.



WHIP IT: I LOVE U BABY RUTHLESS

mickson ellen page whip it bliss

Ouf... on a échappé à l'infamie genre poulettes à roulettes ... cette manie de changer les titres en France ça me tue. Bon les Québécois le font aussi, mais au moins c'est fun.

En France c'est autre chose... remember tous les « petits trucs entre machins » qu'on s'est fadés? Tout ça c'est parti du film de Danny Boyle... genre She's the one de Ed Burns, c'est devenu Petits mensonges entre frères... vous êtes payés combien au juste les mecs? C'est pas trop dur comme taf? Bref. Cette fois ça sera Bliss, soit le nom du perso principal... pas trop la honte.

La petite Bliss se fait un peu chier dans sa bonne ville de Bodeen, Texas. La terminale, quoi foutre de sa vie, etc etc. Ses parents sont assez cool mais c'est ses parents quoi. Sa mère essaie de revivre sa jeunesse de beauty queen en faisant participer Bliss à des concours de miss. Miss America, droit devant. Des portes qui pourraient s'ouvrir pour que sa fille réussisse. Mais Bliss elle s'en fout de ça, elle veut pas contrarier sa mère, parce qu'elle a un grand coeur... déjà qu'elle bosse au Oink Joint (un snack ou on becte du porc, et où on sert des porcs), et qu'elle doit payer elle même ses godillots militaires dans un surplus. Ce jour-là justement des membres d'une équipe de roller derby rentre déposer des flyers dans la boutique, et Bliss a une épiphanie. Elle va voir une compète à Austin et se rend compte que c'est ça qu'elle veut faire... trouve ta voie, sois toi-même. Surtout si c'est seule contre tous. Va chercher le truc, il est en toi: Kung Fu Panda avec une ado...

Tant de fraîcheur, c'est la classe. Quand j'ai vu le trailer sur U-tube, j'étais comme un fou. Les bons éléments, dans le bon ordre. Un scénar écrit pour mézigue (comme Jennifer's Body, écrit par Diablo Cody, qui a écrit Juno, avec Ellen Page... c'est quasi du voodoo ce bordel!) Déjà voir Ellen Page au casting de ce truc ça a suffi à me piquer la curiosité. Ellen Page c'est le charme incarné, avec des yeux de Bambi. C'est aussi cette actrice méga-talentueuse qui m'a troué dans le rôle de Kitty dans X Men 3, puis dans Hard Candy... avant le carton du film signé Jason Reitman, qui l'a satellisée .

La belle Ellen c'est Bliss donc. Bien entourée, le casting de ce flick est nickel, Juliette Lewis trashy-trasho (pour changer), Daniel Stern qui a pris du carat, Marcia Gay Harden idem, Zoe Bell la tigresse, Kristen Wiig la grande soeur d'adoption, Alia Shawkat la best friend forever... une putain de chouette galerie de personnages, interprétés au rasoir par tout ce beau monde...

Drew Barrymore met dans le mille avec cette première réalisation (elle joue dedans aussi)... une personnalité intéressante, Drew, Gertie chez Spielberg, puis dope + alcool, massacrée dans Scream, co-productrice d'un chef-d'oeuvre (Donnie Darko), débordante d'énergie limite hystérique dans Charlie's Angels... une carrière bien cool quoi! Et là, un premier jet: ça déchire. Du fun, un peu de gravité, de la mélancolie, du marécage ado, et une mise en scène très juste. Dans les moments emo: en retrait, on laisse les protagonistes exister (la scène de la piscine, les retrouvailles de Bliss avec sa mère dans la cuisine) et au front dans les scènes qui tabassent, au coeur de l'action (les compètes, la bataille de bouffe au snack)... jamais relou.

Pis le roller derby c'est trop bien. Déjà les pseudos des nanas: Iron Maven, Maggie Mayhem, Smashley Simpson, Rosa Sparks, y'a même une Jabba the slut! Bliss hérite de Baby Ruthless (excellent jeu de mot que je m'abaisserai pas à expliquer, transformé en Barbie Destroy dans les sous-titres français).

Putain si on avait ça ici. J'y serais tous les week-ends. Ici on a le PMU, le football division buvette... non merci.



"The guy got a small body but a fucking big head"

zafer dave navarro taylor hawkins


C'est au Subway de Guting qu'Anthony Zaf' m'a raconté ses meilleures histoires. Je crois que c'est le plus petit resto de la chaîne, jamais vu plus petit ailleurs dans le monde, par contre au niveau des histoires qui claquent, c'est là que les langues se déliaient. Yazunori et Bond avaient aussi leurs lots d'histoires à sensations ... Peut être qu'inconsciemment on gardait tous nos meilleures pour ce lieu là, parce qu'on savait qu'on allait chiller des heures pour profiter à fond du free-refill de la fontaine à soda, qu'il y avait pas trop de chance de se retrouver à côté de ricains à l'oreille baladeuse et que si ricain il y avait, c'était généralement des mormons qui bouffaient en 5 minutes chrono en lisant leurs bibles (Joseph Smith Extended Remix). Un de ces midis, le Zaf' m'avait raconté comment il avait, en loser complet, réussi à pécho une place pour une édition late-90s du fameux (seul ?) gros festival Australien, le Big Day Out. La seule preuve confirmant son histoire se trouve être la photo ci-dessus prise juste après qu'Anthony ait officié en tant que prof de yoga de dépannage pour le compte de Dave Navarro ("un tout petit bonhomme avec une putain de grosse tête" dixit Anthony), Taylor Hawkins, le manager des Foos et la copine de l'époque de Dave Grohl. Ok, j'ai un peu spoiler la fin comme un barbare, parce que je suis pas forcément habilité à raconter l'histoire en entier, mais surtout parce que j'aurais dû assumer les propos tenus par Dave Navarro envers la gente féminine de cette partie de l'Océan Pacifique.


RED HOT CHILI PEPPERS - My friends.mp3
FOO FIGHTERS - Breakout.mp3

+ BONUS : DJ ZEBRA - Foo To The Floo.mp3



MEILLEURS DISQUES 2009

EDDY CURRENT SUPPRESSION RING - (s/t) (Goner Records)

Leur nom de groupe s'est formé sans doute lors d'une soirée un peu trop arrosée. Leur musique surfe sous les étoiles, sous le soleil, la poussière sans ménage. C’est pour moi, la meilleure sortie de 2009. Du punk garage avec tout ce que cela comporte. Ça envoie la purée sans tomber dans les clichés, dans la saturation. On laisse tout apparent. Un son un peu crasse, crase comme je l'aime. On n'est pas dans ces groupes de punk garage pour minettes qui jouent les fausses tigresses pendant les concerts et les mecs qui se la jouent cheveux bien gominés, de guignols, mais à côté rien d’autre. Il y a comme une saveur puritaine, celle où l'on sent le bon chemin interrompu par cette fièvre qui vous met de l’adrénaline, le vice justement, ça vous monte au cerveau en écoutant des brûlots comme “ Precious Rose”, “Insufficient Funds”, “Winter’s Warm”. Il y a ces pulsations dans leur musique que l'on ne peut pas contrôler tout le temps, qui agissent sur nous même avec “Get Up Morning”, “Cool Ice Scream”, “Having A Hand Time”, “It’s All Square». Cet album respire la nostalgie à plein nez. Un disque suffisamment ouvert par un bon son bien dosé d’un rock crasseux, percutant. On aime la vie comme EDDY CURRENT SUPRESSION RING avec beaucoup de talent, sur cet album irrésistible.

CROCODILES - Summer Of Hate (Fat Possium Records)

SMALL BROWN BIKE - Composite, Volume One (No Idea Records – 45 tours)

O PIONEERS - Neon Creeps (Asian Man Records)

THE SERIOUS GENIUSE - You Can Steal The Riffs, But You Can't Steal The Jalent (Kiss Of Dead Records)

ALBERTA CROSS - Broken Side Of Time (Ark Recordings)
Depuis un bon moment la ville de New York semblait devenir musicalement un aller simple pour une musique fluorisante qui a malheureusement noyé les authentiques saveurs créatrices et motrices de cette ville. On sait qu’il y a beaucoup de gens qui jouent les songwriters, du hardcore, de la noise, en passant par les DJs, avec une réelle passion. ALBERTA CROSS figure pour moi dans cette logique. Ils jouent une pop électrique au folk entraînant. Indéniablement l’accroche est bien là. Des chansons très bien ficelées où quasiment rien n’échappe à la puissance en émotion dûe pour beaucoup au chant. Quasiment tous les titres de cet album sont très vocateurs avec “ Taking Control” là le groupe confirme très aisément son talent à effectuer des prouesses autant musicalement qu’à travers le chant, “Old Man Chicago” folk lancinant, “Broken Side Of Time” le refrain troublant se soumet à la grâce d’un fracas, “Rise From The Shadows” où plane discrètement l’esprit de The Verve, “City Walls”, “The Thief & The Heartbreaker” où le son ici devient plus suave, presque sensuel et s’incline dans un aspect très positif. “Leave Us And Forgive Us” nous plonge parfaitement entre tension et émotion. ALBERTA CROSS n’a guère à jouer les magiciens, car tout semble venir tout naturellement des tripes. Une très belle réussite.

FUTURE OF THE LEFT - Travels with myself and another (4AD)
Après juste la sortie, il y a quelques mois d’un album live, FUTURE OF LEFT sort dans la foulée son deuxième album. De ce fait, le groupe n'a cessé de tourner et semble être très déterminé à ne pas en rester là. Ils ne tombent pas dans les copies conformes ou le plagiat. Leur musique devient impétueuse et s’empresse de nous livrer leur énergie où musicalement la noise – punk rock fait très bon ménage une fois de plus. Ils inaugurent avec ce superbe titre “ Arming Eritrea” qui fauche tout sur son passage avec autant d’arrogance, de mépris pour en faire une entrée de jeu imparable sur un chant écorché et impitoyable. Le reste est le constat de la qualité de chacun des membres du groupe à mettre tout en oeuvre pour aboutir à d’autres morceaux aussi tranchants comme “ Throwing Bricks At Trains ”, aux intros électro saturées sur “ You Need Satan More Than He Needs You” et “Lapsed Catholics” vient parfaitement clôturer ce disque avec attachement sur une entêtante mélodie qui immerge le spectateur. Après écoute, on sort prendre une bonne bouffée d’oxygène pour très vite se remettre à l’écoute de ce très bon disque.

HITCH - Clair.obscur (Vlas Vegas Records)
On ne peut être qu’admiratif de la longévité de HITCH qui produit ici son cinquième album sans compter ses collaborations en sortant des splits, cela tient presque du miracle dans ce style de groupes. N’y voyez pas une ironie mais un constat réel. Il y a beaucoup à raconter sur ce groupe qui ne cesse de tourner en Europe, aux Etats-Unis. Déjà un troisième album et deux 45 tours dont un split avec Amen Ra. A l’inverse de pas mal de groupes, HITCH fait preuve d’une incontestable innovation avec le temps et ne se contente pas seulement d’enregistrer des disques en schématisant son contenu, mais d’en sortir à chaque fois le meilleur qu’ils peuvent en tirer. La synthèse est identique, sauf que le groupe a su mettre un son plus travaillé, plus brut encore. La basse est vrombissante, abrasive, la batterie cogne encore plus ce qui appuie la lourdeur et la guitare en sort des sons distordants, hypnotiques et bruts. Leur musique est une vraie injection d’une noise qui se laisse découvrir dont chaque titre se sent imprégné, plus sombre aussi. La nouveauté est que Paul le bassiste, chante sur quelques titres et n’hésite à corser le ton. L’ambiance est dont plus pesante, angoissante, amère pour preuve avec “Carbon Wheels”, “We Were All Wrong”, “Chocking On Air” et incontestablement où je trouve le groupe au summum sur “Dirty Trixxxxxxx” rien que l’intro nous plonge tout de suite dans une tourmente et frappe où il faut. Plus surprenant encore est d’entendre Paul hurler sur “Dance Dance Dance”. Je peux dores et déjà dire que, CLAIR.OBSCUR est le meilleur album à ce jour du groupe. Une totale réussite.

COALESCE - Ox (Relapse Records)

BLACK LIPS 200 Millions Thousand (Vice Records)

ZERO BOYS - History of (Secretly Canadian)
Pour être exact ZERO BOYS n’a pas été aussi popularisé que certains de ses confrères “punk”. Encore aujourd’hui des labels indé se chargent de rééditer des groupes obscurs oubliés pour la plupart. Seuls quelques ouvrages intelligemment publié à un nombre très limité retracent la vie de ces gens qui jouaient dans des groupes. La musique de ZERO BOYS quand à elle se passe de commentaires d’intello. C’est juste une bande de mecs qui veulent se faire plaisir, faire réagir les mômes qui viennent les voir en concert et partager tout cela dans le bordel ! Point final. On ressent déjà l’orientation que le punk ricain va prendre comme virage musical. Plus agressif, plus rapide, et avec de vrais concepts plus intelligents (je me comprends) avec l’arrivée de ce qui allait devenir bien plus tard le straight edge ! Car les enregistrements datent justement de cette période de 1980–1983 ! Quelle énergie allait nous arriver ! Ce combo livre ainsi de très bons titres comme “Drive In”, “Black Network News”, “Johnny Better Get”, “Blood’s Good”, “Mom’s Wallet”, “Positive Change”, “Stick To Your Guns”, et le titre caché bien sournois. ZERO BOYS viendra compléter pour ceux qui ne possèdent rien de se groupe une autre page du punk ! Un régal !

APOSTLE OF HUSTLE - Eats Darkness (Arts & Crafts)

PELICAN - What We All Come To Need (Southern Lord Recordings)

KINGS OF CONVENIENCE - Declaration Of Dependence (Source)

A PLACE TO BURY STRANGERS - Exploding Head (Mute Records)
A PLACE TO BURY STRANGERS nous avait écrasés massivement d’une musique aussi abrasive qu’hypnotique. Déambulation sonique où se jette une rétrospective très loin d’être décomplexée pour arriver immédiatement à une maturité bien digérée. Le lyrisme en devient touchant, émouvant. On est même sous hallucinogène dans une puissance incroyable, livrée dans un chaos sonore. Ils convertissent quelque part une musique dont ils ne sont bien entendu pas les premiers à l’avoir jouée, mais dont ils paraissent être la tête de file aujourd’hui. La rythmique est plus souple, moins compact d’une certaine manière et agressive même si la nappe musicale reste sombre et novatrice. Exploding Head est simplement un disque profond, hanté, grave sans la moindre concession sonore. Dès le premier titre “It Is Nothing”, ils remplissent l’espace de manière brute. On ressent très distinctement cette mouvance électro, new-wave, noise dans “Ego Death” et “ Smile When You Smile”. La surprise viendra peut-être du morceau “ Exploding Head” qui sort des remparts sonores auxquels le groupe nous avait habitués, de ce fait ce titre paraît sombre, mais beau.

THE BLACK HEART REBELLION - Monologue (Vlas Vegas Records)

PART CHIMP - Thriller (Rock Action Records)

TUBERS - Anachronous (No Idea Records)

ONE SECOND RIOT - One Second Riot (Music Fear Satan Records)

SUNNY DAY REAL ESTATE - Diary (Sub Pop Records)
Passé presque aux oubliettes en Europe en 1993 : SUNNY DAY REAL ESTATE ! Ils étaient le son intact tant attendu ou justement trop en avance à ce-moment là. Étrange de les voir sur le label très prolifique Sub Pop Records plus connu pour mettre tout en oeuvre pour l’exposition d’un genre musical qui depuis quelques années leur a valu une très grande réussite. Leur premier album Diary procure un son, une puissance de jouer de la pop qui vous touche et le chant de Jeremy Enigk qui vous poigne, acérée. Trop injustement délaissés par les médias à mon goût, or pratiquement tous les groupes indé aux Etats-Unis citent ce groupe comme une influence majeure. Je vais même vous faire un aveu: Quand Dave Grolh a créé Foo Fighters il a recruté le batteur et le bassiste de SUNNY DAY REAL ESTATE. Chaque titre est habité, imbibé d’une tension sournoise où s’oxyde une puissance retenue dans un équilibre aussi fragile qu’incertain. Les titres sont tranchants; “Seven”, “In Circles”, “Song About An Angel”, “47”, “ Pheurton Skeurto”, “Shadows”, “48”, “Grendel”, “Sometimes”, puis figurent deux inédits que l'on retrouve sur leur deuxième album, mais en version démo. Une réédition qui fait honneur, sans équivoque pour un grand groupe.

SUNNY DAY REAL ESTATE - 2lp (Sub Pop Records)

ENABLERS - Tundra (Exile On Mainstream Records)

CURSIVE - Mama, i'm swollen (Saddle Creek Records)

BE MY WEAPON - (s/t) (10 Songs Records)

SSS - The Dividing Line (Earache)

ENTROFOBESSE - Behing my spike (Wild Love Records)

THE SKYGREEN LEOPARDS - Gorgeous Johnny (Jagjaguwar Records)

RAEIN - Ogni Nuovo Inizio (Ape Must Not Kill Ape Records)

MI AMI - Watersports (Quarterstick Records)

BEAK: (s/t) (Invada Records)

AIM - Spirits Of Your Tide (Via Audio Records)

CRASH NORMAL - Finger Shower (Rijapov Records)
Je découvre CRASH NORMAL avec cet album et quelle surprise. Il y a comme un orgasme du rock'n'roll fuzzzzzzz et de wizzzzzzzz comme une trique dont on ne se remet pas. Tous les titres figurant sur cette magnifique galette nous transforment pour aller vers une danse vaudou, à passer notre temps sur une plage totalement sous l'emprise d'acides. Sous ses allures de bouillie musicale, on y entend de superbes mélodies distordues, aux rythmes certes binaires, mais totalement approprié à un sychédélisme noise garage avec saturation et finesse. Ça fricote sans relâche sur tous les titres. On est comme terrassé de vigueur et d'énergie.

PISSED JEANS - King Of Jeans (Sub Pop Records)

ISAÏAH - Ils consomment, tuent et prient, mais ne pensent pas (Fux Records)

NIRVANA - Bleach 20th Anniversary Double LP (Sub Pop Records)

GAY BEAST - Second Wave (Skin Graft Records)

THE FAILURES'UNION - In What Way (Paper Plastik Records)

NATHANIEL MAYER - Why won't you let me be black? (Alive Records)

LOW-PASS / FAGO SEPIA: split (Friends Of Mine Records)

POUTRE - Escalade (Boom Boom Rekords / Les Disques Du Hangar 221)

CAPILLARY ACTION - So Embarrassing (Discorporate Records)

SOCIAL SQUARE - No Help From Here (démo)

AKIMBO - Jersey Shores (Neurot)

WOLFMOTHER - Cosmic.egg (Modular Records)

ARMS AND SLEEPERS - Matador (Expect Candy)

AUCAN - (s/t) (Ruminance Records)

THE HUNCHES - Exit Dreams (In The Red Records)

THE PAPER CHASE - Someday, This Could All Be Yours Volume 1 (Southern records)

APSE - Climb Up (ATP Recordings)

RUMBLE IN RHODOS - Intentions (Black Ballon Records)

PAPIER TIGRE - The Beginning And End Of Now (Effervescence Records)
Je découvre très agréablement PAPIER TIGRE qui a déjà sorti un premier album. Vraisemblablement le groupe poursuit sa logique musicale d'un post rock punk ou pas, excentrique, distordu, inventif, trop réduit, mais affiche avec ce nouvel album, une identité bien à eux. Tout est basé sur une musique aux abords très simples, mais aucun titre ne compte ses cassures, ses variations, ses tensions. Ils symbolisent la noise dont on imagine ce trio adorateur invétéré pour leurs inspirateurs. Alors qu’est-ce qui peut donner autant d’intérêt à cet album ? Que le constat est bien là. PAPIER TIGRE aime cette scène, aime à donner et sort de ce fait un disque intéressant sans complexe. Un opus qu’on n’aura pas de honte à le glisser parmi les classiques de notre chère discographie.

THE OBITS - I blame you (Sub Pop Records)

NO BUNNY - Love Visions (1234 GO! Records)

TRISOMIE 21 - Black Label (Harmonia Mundi)