FAT & FURIOUS - Episode 11 : « Nous sommes de la même étoffe que les songes, et notre vie infime est cernée de brouillard… » (William Shakespeare / La tempête)



Puta madre. Quand j’ai commencé cette colonne je pensais alimenter le bidule au moins deux fois par mois. Allez une fois par mois. C’est pas le biscuit qui manque, c’est la volonté. Parce qu’avec ce que je me prends dans la gueule tous les jours, son, images, infos diverses, y’aurait grave moyen… et faut partager les richesses comme dit Homer ! Bref j’aurais jamais dû sous-estimer le pouvoir hypnotique des redifs de 7 A LA MAISON.

pour compenser je me permets le coup de projo sur un gars qui lui assure niveau régularité, j’ai nommé el hombre Gwardeath et sa GWARDEATH MIXTAPE, une émission de radio 2.0 dédiée à la nourriture pour la cervelle… dropez sur WWW.GWARDEATH.FR à l’heure où je tape ces quelques lignes le gaillard en est à son épisode #10. Et ça cause (entre autres) de MONARCH ! Mais quelle assiduité ! ça me troue le cul. Une couche de plus pour le mec, dans le mille-feuilles de ses activités déjà ultra-variées. Perso certains jours j’ai juste assez d’énergie pour ouvrir un boîtier de DVD… enfin bref. De la culture indé-geek-punk au sens large, interviews de graphistes, musicos, journalistes, artistes, du beau linge, du catering fait maison pour l’esprit, avec de la playlist de compète pour ménager des respirations. Du cousu main, dans un format nickel (une trentaine de minutes) moi je dis bravo. Le genre de chose qui me fait turbiner la cervelle : je m’éclaterais bien aussi à faire un podcast, surtout pour le plaisir d’élaborer des playlists qui ratissent large, de MILEY CYRUS à NORMA JEAN, de KE$HA à RATT. Juste pour le fun quoi. Niveau itw je serais un peu plus dans la merde, à moins de claquer un micro sous le pif de ma boulangère. « Alors ton pain aux céréales, quel temps de cuisson ?? » j’y pense et pis j’oublie… dans le brouillard ! Il a raison le grand Will !

C’est décembre. Grande roue, illuminations, ambiance unique… l’occase de ressortir les classiques, MIRACLE SUR LA 34ème RUE, LA VIE EST BELLE, GREMLINS, HOME ALONE
Et aussi de se taper le nouveau Disney. La nouvelle cuvée c’est LA REINE DES NEIGES, et ça défonce. Un conte d’Andersen revisité, l’histoire de deux princesses dont une qui est affligée d’un don qu’elle ne maîtrise pas, elle produit de la glace et déglingue la météo (un mix parfait entre Ororo et Iceberg quoi, Marvel Comics style)… ça fout le bordel dans sa vie sociale et également le jour de son couronnement… scandale ! la pauvre est accusée de sorcellerie et doit s’exiler dans la montagne où elle se construit un château de glace (sa forteresse de solitude, cette fois c’est à la DC Comics) dans lequel elle est condamnée à errer seule… mais sa petite sœur Anna (et bam ! encore une héroïne de cartoons rouquine) lui vient en aide… c’est frais (ouais facile vu le temps hivernal), enlevé, fun, emo, et graphiquement ça déchire, certaines scènes sont d’une beauté à couper le souffle… le premier long métrage Disney à être réalisé par une fille (Jennifer Lee), et une foutue réussite. Les filles toujours : Kristen Bell assure la voix de la princesse Anna, puis pousse la chansonnette (dans ma tête flash back de cette scène d’un épisode de VERONICA MARS dans lequel elle chante un morceau de Blondie en karaoke…), Demi Lovato est présente dans le soundtrack, « Let It Go » version 2 en générique de fin… du caviar… bon OK je cherche pas à influencer qui que ce soit, je sais pertinemment que je vais trop loin dans le X-Mas Spirit et la culture kiddy mais j’y peux rien je suis comme ça, ma scène c’est celle-là, et ça marche toujours sur moi ! Après chacun fait ce qu’il veut, genre aller voir le nouveau Peter Jackson, mais ça j’en parlerai pas, pas la peine de se fourvoyer sciemment sur des terrains minés…

Depuis des semaines (des mois ?) je soûle tout le monde (allez, on va dire 5 ou 6 personnes) avec DOCTOR WHO… la série légendaire de la BBC, créée en 1963, autour de laquelle j’avais tourné pendant des siècles avant de m’y mettre. Je fonce et l’addiction est aussi rapide que brutale, je suis scotché, depuis c’est 2 ou 3 épisodes par jour… le pitch de base s’y prête bien dans le style tous azimuts (un extraterrestre humanoïde qui voyage dans le temps) mais faut admettre que les scénaristes sont pas constipés (avec des contributeurs aussi classieux que Neil Gaiman et Richard Curtis), les idées se téléscopent à grande vitesse dans leur cafetière et sont généralement surprenantes. Ils se permettent quasi tout, et c’est ça qui est cool. Rarement j’ai pu voir un tel mix de genres dans une seule série, de la référence culturelle et sous culturelle, du fun purement British, du vrai flip -devenu trop rare dans les films d’horreur (argh les anges pleureurs)- et du space-opéra… à la croisée de FUTURAMA, de RED DWARF et du FLYING CIRCUS des Monty Python… je me suis mis au taf avec le docteur # 9 (Christopher Eccleston) puis j’ai enchaîné… le 10 (David Tennant) puis maintenant le 11 (Matt Smith), pas de baisse de régime, c’est toujours aussi agréable à suivre… à noter que ce Doc # 11 a pour sidekick la plus chou des compagnes de voyage (un trick récurrent de cette série) = Amy Pond (jouée par Karen Gillan), une rouquine d’1 m 80 avec la peau très blanche et les yeux très verts… une bouille de perso de chez Pixar… née à Inverness… SCOTLAND RULES, AYE ? ouah cet électrochoc… pour un gonze comme ma pomme à la « vie infime cernée de brouillard » ce genre de détail ça vaut des points… bref je suis pas près de lâcher mes trips temporels et quotidiens à bord du TARDIS…

Niveau zique, idem que pour le Docteur j’ai un peu brouté une poignée de personnes (la même poignée je pense !) avec le EP « Everything Goes Away » de TROPHY EYES… le combo britannique m’a envoyé cette roquette en pleine tronche, résultat, ça fait fête nationale dans ma cervelle, et des noms s’allument en lettres de feu, SNUFF, NUFAN, LIFETIME, KID DYNAMITE, SUCH GOLD, HANDGUNS et j’en passe des caisses dans le créneau HC mélo incendiaire. De la mélodie king size enrobée de rythmiques qui pilonnent et de guitares que tronçonnent… aussi délicieux qu’un Snickers glacé… rien que la voix rocailleuse as fuck du chanteur me permet de m’éjecter du pageot sans trop renâcler (on trouve ses motivations où on peut)… ce skeud c’est rien de moins que le coup de pétard du starter pour attaquer frontalement la journée, tel le quarterback qui fonce vers le touchdown, dopé par le public (et les cheerleaders)… c’est pas rien ! Pour tester c’est là trophyeyes.bandcamp.com

Pas le temps de poser mon cul (faut que j’évite ça de toute façon) voilà que déboule une autre galette bien cool (un peu plus au Sud par rapport à ma géo-localisation = la connexion stéphanoise), j’ai nommé le EP de ZERO GAIN. Toujours aussi dingue de voir qu’un crew local de potes est 4 ever au taquet pour former et reformer des groupes !!! Dans ZERO GAIN on retrouve au chant Maz, ex PERFECT COUSINS, PROTEX BLUE, MUCKRACKERS, TAKE WARNING… le gars est également le boss de MEANTIME, un fanzine de haute tenue dans lequel on peut se régaler de dossiers concernant des groupes géniaux, un peu (ou beaucoup) oubliés, tels que les BARRACUDAS, EXIT CONDITION ou les SUNNYBOYS ! Pour ceux qui souhaiteraient faire connaissance, sa version blog c’est là : http://meantime42.blogspot.com/
Bref le mec Maz a une culture mahousse (quand on me parle de BIG STAR, des REPLACEMENTS et de MC4 ça fait snap-crackle & pop dans ma tête) qu’il aime faire partager mais c’est pas tout : il est également doté d’une voix hyper cool, pop et abrasive, qu’on reconnaît rapidos… une poignée de titres pour ZERO GAIN donc, dans le délire punk-rock in ya face et ouvertement mélodique, façon THE BOMB, meets HÜSKER DÜ (c’est du moins ce qui me saute aux oreilles)… c’est net, râpeux, pop et sans bavure. Et hautement accrocheur. A noter qu’on retrouve le sieur Junior dans ce combo, qui a sorti un fantastique album folk/pop en solo il y a quelques mois… il jouait aussi dans BOXING ELENA sauf erreur de ma part… un autre groupe foutrement coolos. Pour s’en mettre une couche, par ici : zerogain.bandcamp.com

J’achève de faire chier le peuple avec LOU REED. Toujours triste de voir un type de ce calibre partir, même si sa carrière est jonchée de trucs dégueulasses (à mon avis), genre le côté jazzeux refoulé. Des albums affreux (vas-y enfile toi « The Blue Mask » d’une traite et je te paie une boîte de Zanimo ®), bavards et boursouflés… mais à l’inverse des choses complètement lumineuses (« Perfect Day », juste… parfait)… comme pour TONY SLY, le jour de sa mort j’y vais de mon petit hommage perso, et je fais péter quelques disques du sieur Reed. En avant pour la doublette noisy « the gift » et « Lady Godiva’s Operation » sur « White Light/White Heat ». Ca faisait des siècles que j’avais pas fait tourner ça, et ça passe tout seul… et tout ce qui se rapproche d’un cauchemar pour les hippies, ça me va ! J’embraye avec mon skeud préféré du VELVET U, sorti de façon archi-posthume (titres enregistrés en 1969, album sorti en 1985), celui qui s’appelle « v.u »… de la pop à fond les manettes, comme s’ils avaient creusé plus profond dans la veine de titres comme « There She Goes Again» sur l’album à la banane. Rien à jeter, que de la top quality, des mélodies qui s’impriment à vie dans le cortex… parfois envapé (« ocean », en mode comptine (« i’m sticking with you ») ou 197% poppy-tubesque (« She’s My Best Friend », monumental) un disque fantastique, light et chatoyant… pour moi la plus belle trace laissée par ce groupe, touché par la grâce et inspiré à mort ! Des trucs qui ont 40 ans au compteur au bas mot… faut toujours taper large. Rester coincé dans le passé c’est archi-con, le foutre en l’air ça l’est tout autant… certaines choses n’ont pas de date de péremption.

Pour rester dans la rubrique nécro, mes pensées (boostées au NOS) foncent vers Paul Walker. RIP boy.

Allez adios.
Joyeux Noël Motherfuckers.

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