PARIS EN AOUT
Mois d'août au boulot. Je m'ennuie fermement. Il ne fait même pas beau temps, j'aurai pu parler de ça comme le font la plupart des gens. Je pourrais aussi te dire que ces gens me dégoûtent avec leurs conversations calibrées, leur peur de ne rien avoir à se dire. Mais non, ça serait vraiment trop vaniteux. Il fait affreusement lourd, le ventilateur de l'ordinateur de mon bureau tourne à plein régime et bourdonne presque aussi fort qu'un moteur d'avion. Pas un gros avion, juste un petit du style de celui que j'aimerai voir s'écraser sur moi, mon onze septembre à moi. J'attends des mails qui n'arrivent pas, j'attends des courses qui n'arrivent pas, j'attends qu'on ait besoin de moi, j'attends 18h. Sortir. Passer à la poste. Rentrer. Rentrer le plus vite possible pour que cette journée gâchée s'achève au plus vite. J'aime mon boulot de merde. J'aime Paris aussi. Surtout au mois d'août, c'est approximativement calme, même si elle est souillée de ces dix milles touristes indélicats.
OFF WITH THEIR HEADS - From the bottom
“I’ll tell you why I fucking hate my life and I’ll tell you why I can’t seem to get it right. I'll tell you why I thought of dying all the time” blam!! Premier refrain dans la gueule. Depuis que j'ai découvert ce groupe il y a genre deux mois je suis comme un fou, du punk rock rauque entre Dillinger Four et Jawbreaker, moins caustique que les premier et moins grunge que les deuxièmes. Les textes sont terribles : crus, désespérés à mort, pessimistes et désemparés. Mais attention, ça tombe pas dans l'emo pleurnichard, ça reste punk en diable, énergique à mort. Ça me touche trop, j'en ai encore des frissons mon pote… et ils passent en concert dans quelques mois, j'ai trop hâte !
CAN'T BEAR THIS PARTY
Voila typiquement le genre de musique que je déteste, emo à donf, positif en diable et maniéré à souhait. Mais là je comprend pas, j'adore ce groupe et j'écoute leur demo vraiment souvent. Peut être que d'avoir découvert ça en concert y fait, peut être que le fait que ces gars là soient extrêmement sympathiques joue aussi. Enfin, moi j'adore. Ça sonne un peu comme du Rufio, avec la voix de Justin Sane et du synthé-gameboy mortellement kitch. Ça me fait aussi penser à Death Is Not Glamourous que j'écoute beaucoup en ce moment aussi… j'espère que ça va bien tourner ce groupe, j'ai un peu peur : le gratteux ne comprenait pas pourquoi avec Guerilla Poubelle on ne voulait pas signer sur une major parce que lui il kifferait bien, t'as vu !! Cela dit, les autres se foutaient un peu de sa gueule donc le groupe reste sûrement entre de bonnes mains. Heureusement car je n'ose même pas imaginer la daube que deviendrait ce groupe si il était formaté pour la radio par une bande d'affreux "directeurs artistique" mongoliens…
BAUDELAIRE
"Sous un grand ciel gris, dans une grande plaine poudreuse, sans chemins, sans gazon, sans un chardon, sans une ortie, je rencontrai plusieurs hommes qui marchaient courbés. Chacun d'eux portait sur son dos une énorme Chimère, aussi lourde qu'un sac de farine ou de charbon, ou le fourniment d'un fantassin romain. Mais la monstrueuse bête n'était pas un poids inerte ; au contraire, elle enveloppait et opprimait l'homme de ses muscles élastiques et puissants ; elle s'agrafait avec ses deux vastes griffes à la poitrine de sa monture et sa tête fabuleuse surmontait le front de l'homme, comme un de ces casques horribles par lesquels les anciens guerriers espéraient ajouter à la terreur de l'ennemi. Je questionnai l'un de ces hommes, et je lui demandai où ils allaient ainsi. Il me répondit qu'il n'en savait rien, ni lui, ni les autres ; mais qu'évidemment ils allaient quelque part, puisqu'ils étaient poussés par un invincible besoin de marcher. Chose curieuse à noter : aucun de ces voyageurs n'avait l'air irrité contre la bête féroce suspendue à son cou et collée à son dos ; on eût dit qu'il la considérait comme faisant partie de lui-même. Tous ces visages fatigués et sérieux ne témoignaient d'aucun désespoir ; sous la coupole spleenétique du ciel, les pieds plongés dans la poussière d'un sol aussi désolé que ce ciel, ils cheminaient avec la physionomie résignée de ceux qui sont condamnés à espérer toujours. Et le cortège passa à côté de moi et s'enfonça dans l'atmosphère de l'horizon, à l'endroit où la surface arrondie de la planète se dérobe à la curiosité du regard humain. Et pendant quelques instants je m'obstinai à vouloir comprendre ce mystère ; mais bientôt l'irrésistible Indifférence s'abattit sur moi, et j'en fus plus lourdement accablé qu'ils ne l'étaient eux-mêmes par leurs écrasantes Chimères."
BLEEDING PIGS
Ils m'ont filé le master de leur album hier. Ils cherchent un label, c'est rageant, je les aime bien ces loulous, ils sont vraiment cool en concert, mais je sais que je ne peux pas sortir leur disque, je leur explique, un peu gêné, mais j'avais hâte d'écouter le résultat ! Ils ont enregistré ça chez eux, dans la chambre, et ça le fait, ça sonne, ça a l'énergie, la flamme. C'est du bon punk moderne en français, malgré les 5 bonnes années qui nous séparent je suis sur qu'ils écoutent les même disques que moi, la preuve y'a une reprise d'Heyoka! Leurs compos sont cool, assez évoluées mais pas trop techniques, des bonnes mélodies, des tubes à reprendre sous la douche, le point levé. Vivement que ça sorte que je fasse écouter ça à tous mes potes !!
(sur la compilation mp3 SUPPORT YOUR LOCAL PUNK SCENE VOL.2)
REAPER saison 1
Je suis tombé là-dessus complètement par hasard sur le net, une série qui avait l'air bien cool. Je suis malade, cloîtré à la maison avec du sang à la place de ma pisse et un buisson ardent dans le ventre. Je dors à peine, je fais des cauchemars terribles. Le moral au niveau de ma pédale d'accordeur, je chiale pour un rien… Je télécharge la première saison et je me balance ça sous la couette accompagné d'une tisane. Excellent, exactement ce qu'il me fallait, (on m'a prêté Twin Peaks mais je ne me sentais pas trop d'attaque à ce moment là). C'est l'histoire d'un mec, Sam, qui apprend le jour de ses 21 ans que ses parents ont vendus son âme au diable et qu'il va dorénavant devoir bosser pour lui. Sam est un parfait loser : job de merde, incapable de déclarer sa flamme, maladroit comme c'est pas permis, il n'a que deux potes avec qui il ne glande rien au taf et boit des bières au pub le soir… Satan le charge donc de capturer des âmes échappées de l'enfer pour les y renvoyer. Le tout est bien décalé, avec des dialogues hilarants, des situations complètement loufoques et des héros bien paumés qui essayent de vivre tant bien que mal. Ambiance Kevin Smith à fond, entre Dogma et Clerks, de quoi me séduire direct.
MONIKERS - Wake Up !
Un mp3 sur le site de No-idea et hop, le skeud ajouté dans le panier ! Une dizaine de jours plus tard la commande débarque dans ma boite aux lettres, je le fous illico dans la platine, peut importe les autres bonnes choses qui l'accompagne dans le paquet, entre autre l'album de Tom Gabel. Raah!! c'est encore mieux que ce que laissait présager l'avant goût, du punk rock rauque, mélodique et poisseux comme j'adore, entre The Lawrence Arms, Dillinger Four et Off With Their Heads, imagine l'érection ! C'est juste parfait. Trop court bien entendu, uniquement onze titres à se caller en boucle ça fait limite. Directement mon nouveau disque de chevet, si je pars demain sur une île déserte c'est celui là que j'embarque ! Enfin je dis ça jusqu'à ce que je reçoive le nouveau Dead To Me la semaine prochaine.
THE BRONX - III
Si dieu existe, ce salopard est au courant que j'ai écouté en boucle leur premier album, c'était la claque à chaque écoute ! Du grand rock'n roll, frais et bagarreur. Mais avec ce nouvel opus (ces crétins n'ont une fois de plus pas donné de titre à l'album, j'imagine même pas la merde que ça va être pour s'y retrouver avec quelques albums de plus au compteur, raahh ils se foutent donc bel et bien de tout ces mecs là !!) avec cet album donc, je reste un peu dépité. Comme pour le deuxième d'ailleurs. Ça le fait ya pas de doute, mais la folie et la hargne n'est plus au rdv. Trop produit peut être, trop en sécurité dans leur formule sûrement. Ça sonne comme un mélange entre Led Zep et QOTSA, pas délire donc… Ça doit être complètement dément en live, c'est clair mais en attendant qu'ils passent prêt de chez ouam je vais me réécouter Gallows et Bullet Treatment moi…
DEAD TO ME - Little Brother
Quand j'ai vu sur le site de Fat que le prochain album de Dead To Me que j'attendais avec un papillons dans le bas ventre n'était en fait qu'un cinq titres j'ai cru que j'allais écrabouiller ma souris. Quelle déception !! Bon, par contre depuis j'ai reçu le skeud je me le passe en boucle, mais je reste un peu déçu. Peut être que je l'attendais trop ? Qu'avec cinq malheureux titres il n'y a pas assez d'idées pour épancher ma soif… même si je ne trouve pas grand-chose à redire sur ces titres ça a un sacré goût de "j'en veux encore, tout de suite!!" Un peu comme quand tu vas chercher ta copine de retour de vacance à l'aéroport et que tu l'aperçois de l'autre coté de la douane, elle est belle, elle te sourit, te fais un petit signe de la main, tu sens déjà son parfum contre toi, tu voudrais la serrer fort, l'embrasser, lui dire à quel point elle t'as manqué mais non, il faut encore attendre que ces foutus douaniers arrêtent de faire les escargots.
(sur l'EP DEAD TO ME "Little Brother")
EN BON TERME
J'ai parfois été avec des filles qui haïssaient leurs ex, je me suis toujours dit dans ces moment là qu'un jour ça serait à mon tour, que je serais le prochain nom inscrit sur la liste noire. Ces filles là avaient beau le nier, dire que ça ne serait pas pareil, je remarque aujourd'hui que ça s'est vérifié à chaque fois. Les rares filles avec qui je ne suis pas en "bon terme" détestaient profondément ceux qui étaient là avant moi. Et l'inverse est également vrai, enfin pour les quelques modestes exemples dont ma salope de vie m'a laissé être le témoin. J'ai l'impression qu'on perpétue tous notre schéma. De mon coté je suis incapable d'en vouloir. Je vais pas essayer de vous apitoyer en racontant les crasses que je me suis prit dans la gueule, les mensonges, les trahisons, je n'ai moi-même pas non plus été le moins maladroit dans certaines séparations, mais ya pas, même dans la pire misère affective je suis incapable de vouer tant de haine à quelqu'un avec qui j'ai vécu de bonnes choses, quelqu'un dont j'ai pu être amoureux… Je n’ai jamais déchiré de photo, je n'ai jamais rendu ses cadeaux à personne. Cette mauvaise foi me sidère. Ce rejet m’est juste impossible, ça serait comme nier mes choix antérieurs, ça reviendrait à dire que je me suis fait piétiner tout du long. Je sais à chaque fois que ça ne durera jamais. Toute relation se termine inexorablement, soit par une séparation soit par la mort de l’un des deux. Finalement la rupture est la moins douloureuse des deux options, la plus surmontable. On en revient toujours. Je n’arrive vraiment pas à comprendre cette négation de ce qu’on a pu avoir ensemble… Je vois celle avec qui je suis aujourd’hui, elle est pote avec la plupart de ses ex-copains. Elle fait la part des choses. Elle est juste adulte peut être. Je pourrai être jaloux, beaucoup de mecs le seraient impitoyablement, mais je sais que je serais le prochain et je me dis que même après, ça sera toujours parfait entre nous.
POLITICAL OPINIONS
Je crois que je viens de lire la chose la plus folle depuis longtemps. Sur la page myspace de Big D, un mec a posté un comment : "People pay to hear your music not your fucking political opinions!". Je suis rester bouche bée d'admiration devant tant de connerie. Ce mec n'a rien compris. Dans la musique et qui plus est le "punk rock" les "political opinions" font parties intégrante du bordel, le choix même de faire un groupe, de tourner de telle ou telle façon, de sortir un disque sur tel ou tel label, de favorisé les rapports humains au business ou l'inverse, tout ça est éminemment politique ! même si tes textes parles de gonzesse, c'est politique ! Big D en plus affirment clairement dans leurs chansons un choix de vie marginal, toujours sur la route, dans la précarité, comme beaucoup d'entre nous, parce que c'est pas facile d'avoir un job qui paye et de pouvoir se barrer faire des concerts quand on veut, on galère tous dans ce milieu. On fait des choix et des sacrifices. Tout est absolument politique !! et par-dessus tout ça ce crétin d'internaute 2.0 établie une saloperie de rapport financier entre le groupe et le public "people pay to hear your music" ! Putain, la musique c'est pas du tertiaire. On est pas là pour satisfaire une demande, on fait notre truc, si t'aimes tu suis et basta ! y a des avortements qui se perdent…
HUNGER
Autant te prévenir tout de suite, si tu veux te marrer et mater un bon divertissement c’est pas ce film qui faut foncer voir, whoua, dur dur, pas fun, du tout même. En même temps, un film sur le combat des prisonniers politique de IRA dans les 80’s j’en attendait pas moins ! c’est prenant et très fort. Une superbe réalisation, des plans géniaux, des acteurs parfaits, une portée politique poignante. Un pur coup de poing, à la fois onirique et pragmatique. Pas de stradivarius à la con pour te tirer la larme. La deuxième partie du film, sur la fameuse grève de la faim de Bobby Sands crée un vrai malaise… J’imagine pas comme tu dois te sentir con si t’as débarqué avec un gros paquet de pop corn à la séance !
1 commentaires:
27 décembre 2009 à 16:37
Cool d'avoir foutu le fanzine en preview. J'adore! on s'y retrouve, on "découvre" des trucs cools (je parle des films, bd, auteurs etc...).
Pour ma part je kiff à balle!!
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