Whoa je fais mon cake lettré et tout, je cite ce bon vieux Edgar Allan Poe…
n’empêche, 1- ça fait cool, 2- c’est ce que j’ai ressenti le 13/04 au CIP (à Paris) en assistant au show de MONARCH. Une première fois pour moi, après 3-4 ans de loupés (Paris, Bordeaux, Poitiers, Road Burn fest…), et surtout de dévotion. De culte. D’envoûtement total et implacable. A la première écoute du split avec Elysium et bam. Contaminé, accroché, foutu. Un morceau, « amplifire death march », 58 minutes (pour vivre)… scotché direct par leur doom/sludge hyper-puissant, pesant et oppressant… pour un fan de chansonnette pop-punk FM ça fait drôle… faut pas chercher à comprendre. Ca m’atterrit droit dessus, c’est tout. On ajoute à ça une unité graphique dans leurs prods, des petits dessins aussi mignons que malsains, ça le fait… et pour m’achever, une chanteuse au charme totalement irréel, comme une fée Clochette armée d’une tronçonneuse… le compte (mon compte !) est bon.
Je me suis mis à choper leurs disques (en vinyle, en CD)… à collectionner les photos d’Emilie, avec du corpse paint sur le visage, comme chez les black-metalleux, Emilie qui reprend des postures Black Sabbath, Emilie sur scène qui pousse des cris… j’en ai claqué dans mon zine, de ces photos piquées sur le web, j’écris « Monarch » au marqueur chez moi, sur les étagères, les portes de placards, sur mon sac, avec des petites étoiles, des cœurs et des croix retournées… je mate on line la vidéo « Speak of the sea » dans laquelle Emilie fait des bulles de savon sur la plage… c’est grave, doc ??? Les skeuds tombent régulièrement, le split 45 avec Moss (reprise de Turbonegro, une nana qui chante « erection » ça tue)… le split avec Grey Daturas, sur lequel ils exécutent « the rapture » des Banshees… « mer morte » l’année dernière… j’achète aussi le 25 cm de Rainbow Of Death. Même si ça joue vite. Bref, addict. A fond.
Et le 13, je saute dans un TGV pour aller les voir, pas de questions à se poser, peu importe le prix, je m’en branle. On arrive au CIP (quartier La Villette), on passe sous un pont, avec canal et métro aérien, l’ambiance est à la « Rats de Manhattan »… la salle est bien déglinguée, un genre de Recyclart de Bruxelles en pleine déliquescence post-apocalypse. mais peu importe… des punks, des chiens, des punks à chiens… du merch de t-shirt pirate (logos de Trasher, de groupes crust), de la Kanterbraü (tiède) à 1 euro… on papote, ambiance détendue, même les chiens sont cool, pourtant c’est des molosses… on sent le clébard sociable quoi. Qui a dû en voir des concerts ! Qui devrait faire un zine, genre « un type m’a donné de la bière à laper ». Ou « on m’a tapoté la tête 254 fois ». Ca s’appellerait FROM DA PIT. Parce qu’un chien au concert qui est pas dans le pit, il voit quoi ? Rien.
Bon ça attaque avec Black Widow. Soit le batteur australien de Monarch, qui sample des riffs, puis bidouille et tripote les boutons d’une boîte magique, pour en tirer des sonorités improbables. Avec un gros son ça le fait ! Moi qui me dit que monter sur scène tout seul en configuration acoustique, c’est chaud. Ben pas autant que de faire ça ! Une performance. Pendant ce temps je feune à la table de merch de Monarch. Des tishes. Des sacs. Ca assure. C’est Emilie qui est derrière la table. Souriante, et belle à crever. Je prends le dernier (« Sabbat noir ») qui vient de sortir, avec une superbe pochette aux effets irisés, ça tue. Je bave deux-trois conneries genre c’est en vinyle coloré ? Non, pas celui-là. Mais celui là-oui (elle me montre le Raibow of death). Je l’ai, que je réponds. Pourquoi j’ai pas ramené mes zines, ceux avec les chroniques dithyrambiques de ses disques, ceux où elle est en pleine page ? Merde quel naze… je lui dis salut, mon skeud sous le bras, avant de passer pour un pauvre connard. Retourne à ton trick que tu maîtrises le mieux, celui de l’homme invisible.
La suite est assurée par Desecrator. Du grind. Pas ma tasse de thé (j’aime les intros lentes, et après, quand ça accélère, j’aime plus trop). Mais les mecs ont l’air très cool et comme ça on a tout le spectre sonique, d’un bout à l’autre.
Parce que c’est au tour de Monarch. Je suis extatique. Emilie branche des effets, qu’elle dispose sur une table, elle détache ses cheveux, elle allume des bougies… elle parle d’un faux contact, ça fait crouiiiiiiiiiiiiii dans les enceintes… problème réglé avec un peu de scotch. Ca flotte un peu. Puis ça démarre. Whoa. Je crois reconnaître « mer morte ». Mais j’en suis pas sûr. Renseignement pris après le show, j’étais pas le seul à douter. Peu importe. Putain ça tue, ça appuie. Les grattes sont en lévitation, elles jouent toutes seules, jusqu’au moment où un riff pachydermique tombe, dans un sychronisme parfait. Les musiciens sont comme sur un terrain de base-ball, ils se font des signes. Pour être à l’unisson. Mon corps tremble, des fois c’est dans les tibias, puis dans le crâne. Ca doit faire des vagues dans mon liquide céphalo-rachidien. Des histoires de fréquences et tout le kit. Faudrait que je demande aux types de Mythbusters. Ou de Brainiac. Ca gronde, ça larsène. Emilie se met à chanter. Illuminée par les bougies, et aussi par un truc qui vient de l’intérieur d’elle-même. Genre feu sacré. Elle fait un chant de sirène, trafiqué par je ne sais quel effet, y’a un mahousse écho. Ca me tue. Puis elle prend son élan et fait jaillir un cri qui me déchire. Ca fout les jetons, et c’est aussi hyper beau. Et derrière ça continue à maronner les instruments. C’est d’une cohésion infernale. J’ai l’impression d’être défoncé. J’adorais ce groupe avant de le voir sur scène, c’est pire maintenant.
La perception du temps en prend un sale coup aussi, pas moyen de la mesurer rationnellement… ça monte en intensité, je touche plus le sol. Puis ça s’arrête. C’est soudainement le calme. Emilie dit des merci, merci d’une petite voix. Fini. On s’en va. Je suis encore tout perturbé.
Le lendemain je rentre chez moi, et j’ai envie de les revoir. De les faire jouer à Lille. J’écoute leurs disques. Et aussi Habsyll, Corrupted, Moho. Burning Witch. Mary Bell. Je vais me vautrer là-dedans pendant quelques jours. Je suis (et je cite encore Poe) ” comme un voyageur revenu du monde des esprits. “
n’empêche, 1- ça fait cool, 2- c’est ce que j’ai ressenti le 13/04 au CIP (à Paris) en assistant au show de MONARCH. Une première fois pour moi, après 3-4 ans de loupés (Paris, Bordeaux, Poitiers, Road Burn fest…), et surtout de dévotion. De culte. D’envoûtement total et implacable. A la première écoute du split avec Elysium et bam. Contaminé, accroché, foutu. Un morceau, « amplifire death march », 58 minutes (pour vivre)… scotché direct par leur doom/sludge hyper-puissant, pesant et oppressant… pour un fan de chansonnette pop-punk FM ça fait drôle… faut pas chercher à comprendre. Ca m’atterrit droit dessus, c’est tout. On ajoute à ça une unité graphique dans leurs prods, des petits dessins aussi mignons que malsains, ça le fait… et pour m’achever, une chanteuse au charme totalement irréel, comme une fée Clochette armée d’une tronçonneuse… le compte (mon compte !) est bon.
Je me suis mis à choper leurs disques (en vinyle, en CD)… à collectionner les photos d’Emilie, avec du corpse paint sur le visage, comme chez les black-metalleux, Emilie qui reprend des postures Black Sabbath, Emilie sur scène qui pousse des cris… j’en ai claqué dans mon zine, de ces photos piquées sur le web, j’écris « Monarch » au marqueur chez moi, sur les étagères, les portes de placards, sur mon sac, avec des petites étoiles, des cœurs et des croix retournées… je mate on line la vidéo « Speak of the sea » dans laquelle Emilie fait des bulles de savon sur la plage… c’est grave, doc ??? Les skeuds tombent régulièrement, le split 45 avec Moss (reprise de Turbonegro, une nana qui chante « erection » ça tue)… le split avec Grey Daturas, sur lequel ils exécutent « the rapture » des Banshees… « mer morte » l’année dernière… j’achète aussi le 25 cm de Rainbow Of Death. Même si ça joue vite. Bref, addict. A fond.
Et le 13, je saute dans un TGV pour aller les voir, pas de questions à se poser, peu importe le prix, je m’en branle. On arrive au CIP (quartier La Villette), on passe sous un pont, avec canal et métro aérien, l’ambiance est à la « Rats de Manhattan »… la salle est bien déglinguée, un genre de Recyclart de Bruxelles en pleine déliquescence post-apocalypse. mais peu importe… des punks, des chiens, des punks à chiens… du merch de t-shirt pirate (logos de Trasher, de groupes crust), de la Kanterbraü (tiède) à 1 euro… on papote, ambiance détendue, même les chiens sont cool, pourtant c’est des molosses… on sent le clébard sociable quoi. Qui a dû en voir des concerts ! Qui devrait faire un zine, genre « un type m’a donné de la bière à laper ». Ou « on m’a tapoté la tête 254 fois ». Ca s’appellerait FROM DA PIT. Parce qu’un chien au concert qui est pas dans le pit, il voit quoi ? Rien.
Bon ça attaque avec Black Widow. Soit le batteur australien de Monarch, qui sample des riffs, puis bidouille et tripote les boutons d’une boîte magique, pour en tirer des sonorités improbables. Avec un gros son ça le fait ! Moi qui me dit que monter sur scène tout seul en configuration acoustique, c’est chaud. Ben pas autant que de faire ça ! Une performance. Pendant ce temps je feune à la table de merch de Monarch. Des tishes. Des sacs. Ca assure. C’est Emilie qui est derrière la table. Souriante, et belle à crever. Je prends le dernier (« Sabbat noir ») qui vient de sortir, avec une superbe pochette aux effets irisés, ça tue. Je bave deux-trois conneries genre c’est en vinyle coloré ? Non, pas celui-là. Mais celui là-oui (elle me montre le Raibow of death). Je l’ai, que je réponds. Pourquoi j’ai pas ramené mes zines, ceux avec les chroniques dithyrambiques de ses disques, ceux où elle est en pleine page ? Merde quel naze… je lui dis salut, mon skeud sous le bras, avant de passer pour un pauvre connard. Retourne à ton trick que tu maîtrises le mieux, celui de l’homme invisible.
La suite est assurée par Desecrator. Du grind. Pas ma tasse de thé (j’aime les intros lentes, et après, quand ça accélère, j’aime plus trop). Mais les mecs ont l’air très cool et comme ça on a tout le spectre sonique, d’un bout à l’autre.
Parce que c’est au tour de Monarch. Je suis extatique. Emilie branche des effets, qu’elle dispose sur une table, elle détache ses cheveux, elle allume des bougies… elle parle d’un faux contact, ça fait crouiiiiiiiiiiiiii dans les enceintes… problème réglé avec un peu de scotch. Ca flotte un peu. Puis ça démarre. Whoa. Je crois reconnaître « mer morte ». Mais j’en suis pas sûr. Renseignement pris après le show, j’étais pas le seul à douter. Peu importe. Putain ça tue, ça appuie. Les grattes sont en lévitation, elles jouent toutes seules, jusqu’au moment où un riff pachydermique tombe, dans un sychronisme parfait. Les musiciens sont comme sur un terrain de base-ball, ils se font des signes. Pour être à l’unisson. Mon corps tremble, des fois c’est dans les tibias, puis dans le crâne. Ca doit faire des vagues dans mon liquide céphalo-rachidien. Des histoires de fréquences et tout le kit. Faudrait que je demande aux types de Mythbusters. Ou de Brainiac. Ca gronde, ça larsène. Emilie se met à chanter. Illuminée par les bougies, et aussi par un truc qui vient de l’intérieur d’elle-même. Genre feu sacré. Elle fait un chant de sirène, trafiqué par je ne sais quel effet, y’a un mahousse écho. Ca me tue. Puis elle prend son élan et fait jaillir un cri qui me déchire. Ca fout les jetons, et c’est aussi hyper beau. Et derrière ça continue à maronner les instruments. C’est d’une cohésion infernale. J’ai l’impression d’être défoncé. J’adorais ce groupe avant de le voir sur scène, c’est pire maintenant.
La perception du temps en prend un sale coup aussi, pas moyen de la mesurer rationnellement… ça monte en intensité, je touche plus le sol. Puis ça s’arrête. C’est soudainement le calme. Emilie dit des merci, merci d’une petite voix. Fini. On s’en va. Je suis encore tout perturbé.
Le lendemain je rentre chez moi, et j’ai envie de les revoir. De les faire jouer à Lille. J’écoute leurs disques. Et aussi Habsyll, Corrupted, Moho. Burning Witch. Mary Bell. Je vais me vautrer là-dedans pendant quelques jours. Je suis (et je cite encore Poe) ” comme un voyageur revenu du monde des esprits. “