On va se fumer un juin. Avec Servietsky.


La photo : © Helmut Mickson, tirée chez H&M.

TOP 5 JUIN

I CAN SEE MOUNTAINS
Après Rookie Of The Year (voir top avril, per favore) voilà le truc qui l’a (un peu) détrôné niveau heavy rotation. En quelques mesures, j’étais scié par la zique du combo de Buffalo, état de NY... très chouette nom en plus, les montagnes, c’est cool, bien plus que la plage en tout cas ! Sorry je débloque. Moving Mountains, Mountains To Move, River Mountain... j’ai la tête en altitude en ce moment, et le souffle court... bicause l’oxygène qui se raréfie ? Nan, les chansons de I Can See Mountains. J’adore me faire scotcher sans préavis, et c’est ce qui s’est passé avec ce groupe. Attention les mecs, emo c’est ça le mot-clé. Une sévère bouffée de emo Midwest, par moments ça ramène aux Get Up Kids (des débuts), et niveau compos ça tient grave la comparaison. Un chanteur doté d’une voix expressive as hell, des guitares déliées, des arrangements futés, et des mélodies hyper catchy... quand tu fais mine de composer des chansons dans ton canapé, ben ça te donne envie de tout lâcher et de te mettre à autre chose, tricot, jardinage, cuisine, modèles réduits, bref n’importe quelle activité qui pourrait te faire oublier qu’au niveau écriture de chansons tu vaux nibe ou presque. Y’a des mecs doués quoi, et d’autres beaucoup moins...

LETTERS TO CLEO
C’est bon, le nettoyage de printemps 2014 c’est fait. « FAIS LE GRAND MENAGE » qu’il dit Mr Bennet dans HEROES)... En tout cas niveau skeuds ça l’est. Ca me cassait le moral de voir toutes ces piles qui s’accumulaient, et encore pire, de savoir qu’elles étaient gavées de choses inutiles. Un disque faut que ça tourne non ? Mais certains ne tournaient plus. Donc à la clé : des dons, de la revente et aussi du remplissage de sacs poubelles ! Pas de regrets, et c’est mieux rangé (si on veut...) bref je me sens plus léger ! Ca a été aussi l’occase de retomber sur des disques destinés à rester ! genre hyper cool de se regoinfrer le « wholesale meats & fish » (1995) de LETTERS TO CLEO ! Groupe de Boston, avec une carrière chaotique, qui a eu dans ses rangs Stacy Jones sur le tabouret du batteur, le mec avait joué avec VERUCA SALT avant de former (au chant et à la gratte cette fois) les mésestimés AMERICAN HI-FI... bref LETTERS TO CLEO c’est de l’indie-pop grungy typique de cette période, de la mélodie ciselée et des guitares pleines de cholestérol sur les refrains... avec sur le devant de la scène la blondinette Kay Hanley, à la voix qui m’éclate (c’est elle la vraie voix de Josie dans JOSIE & THE PUSSYCATS) et à la carrière un peu étrange, genre elle s’est retrouvée un temps choriste pour Miley Cyrus ! On ajoute à ça les classiques incidents de parcours, dope, divorce chaudard... paraît qu’à l’époque le groupe était confondu avec NO DOUBT... ah bon. Si t’es sourd comme un pot pourquoi pas ! En tout cas super skeud, frais et inusable ! Du moins pour ma pomme. Un échantillon ici :



Hundraåringen som klev ut genom fönstret och försvann
Alors là je résiste pas à vous claquer le titre de ce film en VO (d’ailleurs c’est comme ça que je l’ai vu), en français ça donne “le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire”... putain je vais voir un film ni ricain, ni asiatique... c’est pas tous les jours ! là c’est suédois. La bande-annonce m’avait bien attiré, donc j’y vais... faut changer de style des fois, ça fait le plus grand bien. Et perdre un peu ses repères c’est pas mal non plus. Genre voir uniquement des acteurs qui me sont inconnus (à l’exception du petit rôle tenu par Alan Ford, qui interprète Brick Top dans Snatch), de la narration différente, et de la mise en scène idem... on suit l’histoire d’un gars qui marine à la maison de retraite, le jour où il doit fêter ses 100 piges. Ca le broute. Il moule les invités, file à la gare routière et prend un ticket de bus, destination n’importe où, bicause il a juste une poignée de ferraille dans les poches. Entre dans la gare un genre de biker pressé d’aller aux chiottes. Et flanqué d’une énorme valoche (qui rentre pas dans les chiottes). Le mec demande (de façon assez impolie) au vieux de garder le bagage. Il prend ça carrément au pied de la lettre, vu qu’il s’engouffre avec dans le bus. Il le sait pas encore mais la valise est bourrée de biftons! Les potes du biker sont sur les dents, et se lancent sur sa piste... petit road movie bien cool, pleine de persos truculents et de situations barrées, ce film c’est rafraîchissant. Narration bien branlée en plus, avec des flash backs parfaitement intégrés à l’histoire, qui permettent de connaître le parcours du vieux bonze à la vie délirante: fasciné par les explosifs dès son plus jeune âge, il va faire péter des trucs pendant la guerre d’Espagne, rencontrer Franco, vivre aux USA, participer au projet Manhattan (et bosser avec Oppenheimer), passer à l’Est, rencontrer Staline... un récit picaresque, bourré de rebondissements, mené par l’ancien style chef de bande vaguement alcoolo, carrément excellent! De l’énergie, de l’humour (un peu grinçant parfois) et aussi un poil de surréalisme... recommandé!

YOUTH CULTURE – I hate how normal I’ve become
Side-project de Ryan Rockwell de Mixtapes, ce skeud au titre qui me fait tilter est de son propre aveu une fenêtre qui s’ouvre sur son côté obscur (à l’opposé de ce qu’il fait avec Mixtapes)... des chansons enfantées dans la douleur : décès de son père, amis qui se détournent de lui, bref toute la chouette merde que la vie peut parfois te chier direct sur la tête. L’écriture de ces morceaux lui a limite sauvé la vie (ainsi que l’aide de certaines personnes)... la zique comme thérapie ? Perso ça fait 35 ans que je suis convaincu que c’est la meilleure, de thérapie. Et quand on connaît le contexte, ça met sur les bons rails pour apprécier le taf fourni par mr Rockwell. Même si c’est pas absolument nécessaire. les chansons sont carrément auto-suffisantes, bourrées d’émotion, inspirées, arrangements inventifs (boîte à rythmes par-ci, harmonies vocales limite doo-wop par-là...) le tout dans le trip indie. Dans l’esprit je rapproche (un peu) ça du mega-cool 2ème album de la miss Allison Weiss.
J’ai dit dans l’esprit hein !
Y’a pas à chiquer, le côté obscur ça m’attirera toujours un peu plus que le reste.



FOUR YEAR STRONG – tread lightly
Cool ils sont de retour... et en putain de forme, avec un titre qui défonce!!! Tout ce que j’aime chez FYS c’est là en 3’ 20, et c’est justement ce qui me manquait dans le dernier album en date. C’était pas un mauvais disque mais un peu trop lissé à mon goût, trop Foo Fighteresque. Du coup j’ai trompé l’attente avec AN ESCAPE FOR LOUIE, HOOLIGANS et CAPTAIN CHUNK, et bien d’autres combos... il me fallait ma dose de easycore quoi. Je veux du riff aux frontières du metal, des breaks, de la mélodie de bâtard, de la production format mégalodon! ... les barbus sont toujours aussi balèzes pour balancer du refrain qui tue. Donc ce EP qui arrive dans quelques jours s’annonce plutôt bien. Ca sort chez Pure Noise, un label au roster plus que jamais excitant. La classe. Pour tester c’est là :

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