MEILLEURS DISQUES 2009

EDDY CURRENT SUPPRESSION RING - (s/t) (Goner Records)

Leur nom de groupe s'est formé sans doute lors d'une soirée un peu trop arrosée. Leur musique surfe sous les étoiles, sous le soleil, la poussière sans ménage. C’est pour moi, la meilleure sortie de 2009. Du punk garage avec tout ce que cela comporte. Ça envoie la purée sans tomber dans les clichés, dans la saturation. On laisse tout apparent. Un son un peu crasse, crase comme je l'aime. On n'est pas dans ces groupes de punk garage pour minettes qui jouent les fausses tigresses pendant les concerts et les mecs qui se la jouent cheveux bien gominés, de guignols, mais à côté rien d’autre. Il y a comme une saveur puritaine, celle où l'on sent le bon chemin interrompu par cette fièvre qui vous met de l’adrénaline, le vice justement, ça vous monte au cerveau en écoutant des brûlots comme “ Precious Rose”, “Insufficient Funds”, “Winter’s Warm”. Il y a ces pulsations dans leur musique que l'on ne peut pas contrôler tout le temps, qui agissent sur nous même avec “Get Up Morning”, “Cool Ice Scream”, “Having A Hand Time”, “It’s All Square». Cet album respire la nostalgie à plein nez. Un disque suffisamment ouvert par un bon son bien dosé d’un rock crasseux, percutant. On aime la vie comme EDDY CURRENT SUPRESSION RING avec beaucoup de talent, sur cet album irrésistible.

CROCODILES - Summer Of Hate (Fat Possium Records)

SMALL BROWN BIKE - Composite, Volume One (No Idea Records – 45 tours)

O PIONEERS - Neon Creeps (Asian Man Records)

THE SERIOUS GENIUSE - You Can Steal The Riffs, But You Can't Steal The Jalent (Kiss Of Dead Records)

ALBERTA CROSS - Broken Side Of Time (Ark Recordings)
Depuis un bon moment la ville de New York semblait devenir musicalement un aller simple pour une musique fluorisante qui a malheureusement noyé les authentiques saveurs créatrices et motrices de cette ville. On sait qu’il y a beaucoup de gens qui jouent les songwriters, du hardcore, de la noise, en passant par les DJs, avec une réelle passion. ALBERTA CROSS figure pour moi dans cette logique. Ils jouent une pop électrique au folk entraînant. Indéniablement l’accroche est bien là. Des chansons très bien ficelées où quasiment rien n’échappe à la puissance en émotion dûe pour beaucoup au chant. Quasiment tous les titres de cet album sont très vocateurs avec “ Taking Control” là le groupe confirme très aisément son talent à effectuer des prouesses autant musicalement qu’à travers le chant, “Old Man Chicago” folk lancinant, “Broken Side Of Time” le refrain troublant se soumet à la grâce d’un fracas, “Rise From The Shadows” où plane discrètement l’esprit de The Verve, “City Walls”, “The Thief & The Heartbreaker” où le son ici devient plus suave, presque sensuel et s’incline dans un aspect très positif. “Leave Us And Forgive Us” nous plonge parfaitement entre tension et émotion. ALBERTA CROSS n’a guère à jouer les magiciens, car tout semble venir tout naturellement des tripes. Une très belle réussite.

FUTURE OF THE LEFT - Travels with myself and another (4AD)
Après juste la sortie, il y a quelques mois d’un album live, FUTURE OF LEFT sort dans la foulée son deuxième album. De ce fait, le groupe n'a cessé de tourner et semble être très déterminé à ne pas en rester là. Ils ne tombent pas dans les copies conformes ou le plagiat. Leur musique devient impétueuse et s’empresse de nous livrer leur énergie où musicalement la noise – punk rock fait très bon ménage une fois de plus. Ils inaugurent avec ce superbe titre “ Arming Eritrea” qui fauche tout sur son passage avec autant d’arrogance, de mépris pour en faire une entrée de jeu imparable sur un chant écorché et impitoyable. Le reste est le constat de la qualité de chacun des membres du groupe à mettre tout en oeuvre pour aboutir à d’autres morceaux aussi tranchants comme “ Throwing Bricks At Trains ”, aux intros électro saturées sur “ You Need Satan More Than He Needs You” et “Lapsed Catholics” vient parfaitement clôturer ce disque avec attachement sur une entêtante mélodie qui immerge le spectateur. Après écoute, on sort prendre une bonne bouffée d’oxygène pour très vite se remettre à l’écoute de ce très bon disque.

HITCH - Clair.obscur (Vlas Vegas Records)
On ne peut être qu’admiratif de la longévité de HITCH qui produit ici son cinquième album sans compter ses collaborations en sortant des splits, cela tient presque du miracle dans ce style de groupes. N’y voyez pas une ironie mais un constat réel. Il y a beaucoup à raconter sur ce groupe qui ne cesse de tourner en Europe, aux Etats-Unis. Déjà un troisième album et deux 45 tours dont un split avec Amen Ra. A l’inverse de pas mal de groupes, HITCH fait preuve d’une incontestable innovation avec le temps et ne se contente pas seulement d’enregistrer des disques en schématisant son contenu, mais d’en sortir à chaque fois le meilleur qu’ils peuvent en tirer. La synthèse est identique, sauf que le groupe a su mettre un son plus travaillé, plus brut encore. La basse est vrombissante, abrasive, la batterie cogne encore plus ce qui appuie la lourdeur et la guitare en sort des sons distordants, hypnotiques et bruts. Leur musique est une vraie injection d’une noise qui se laisse découvrir dont chaque titre se sent imprégné, plus sombre aussi. La nouveauté est que Paul le bassiste, chante sur quelques titres et n’hésite à corser le ton. L’ambiance est dont plus pesante, angoissante, amère pour preuve avec “Carbon Wheels”, “We Were All Wrong”, “Chocking On Air” et incontestablement où je trouve le groupe au summum sur “Dirty Trixxxxxxx” rien que l’intro nous plonge tout de suite dans une tourmente et frappe où il faut. Plus surprenant encore est d’entendre Paul hurler sur “Dance Dance Dance”. Je peux dores et déjà dire que, CLAIR.OBSCUR est le meilleur album à ce jour du groupe. Une totale réussite.

COALESCE - Ox (Relapse Records)

BLACK LIPS 200 Millions Thousand (Vice Records)

ZERO BOYS - History of (Secretly Canadian)
Pour être exact ZERO BOYS n’a pas été aussi popularisé que certains de ses confrères “punk”. Encore aujourd’hui des labels indé se chargent de rééditer des groupes obscurs oubliés pour la plupart. Seuls quelques ouvrages intelligemment publié à un nombre très limité retracent la vie de ces gens qui jouaient dans des groupes. La musique de ZERO BOYS quand à elle se passe de commentaires d’intello. C’est juste une bande de mecs qui veulent se faire plaisir, faire réagir les mômes qui viennent les voir en concert et partager tout cela dans le bordel ! Point final. On ressent déjà l’orientation que le punk ricain va prendre comme virage musical. Plus agressif, plus rapide, et avec de vrais concepts plus intelligents (je me comprends) avec l’arrivée de ce qui allait devenir bien plus tard le straight edge ! Car les enregistrements datent justement de cette période de 1980–1983 ! Quelle énergie allait nous arriver ! Ce combo livre ainsi de très bons titres comme “Drive In”, “Black Network News”, “Johnny Better Get”, “Blood’s Good”, “Mom’s Wallet”, “Positive Change”, “Stick To Your Guns”, et le titre caché bien sournois. ZERO BOYS viendra compléter pour ceux qui ne possèdent rien de se groupe une autre page du punk ! Un régal !

APOSTLE OF HUSTLE - Eats Darkness (Arts & Crafts)

PELICAN - What We All Come To Need (Southern Lord Recordings)

KINGS OF CONVENIENCE - Declaration Of Dependence (Source)

A PLACE TO BURY STRANGERS - Exploding Head (Mute Records)
A PLACE TO BURY STRANGERS nous avait écrasés massivement d’une musique aussi abrasive qu’hypnotique. Déambulation sonique où se jette une rétrospective très loin d’être décomplexée pour arriver immédiatement à une maturité bien digérée. Le lyrisme en devient touchant, émouvant. On est même sous hallucinogène dans une puissance incroyable, livrée dans un chaos sonore. Ils convertissent quelque part une musique dont ils ne sont bien entendu pas les premiers à l’avoir jouée, mais dont ils paraissent être la tête de file aujourd’hui. La rythmique est plus souple, moins compact d’une certaine manière et agressive même si la nappe musicale reste sombre et novatrice. Exploding Head est simplement un disque profond, hanté, grave sans la moindre concession sonore. Dès le premier titre “It Is Nothing”, ils remplissent l’espace de manière brute. On ressent très distinctement cette mouvance électro, new-wave, noise dans “Ego Death” et “ Smile When You Smile”. La surprise viendra peut-être du morceau “ Exploding Head” qui sort des remparts sonores auxquels le groupe nous avait habitués, de ce fait ce titre paraît sombre, mais beau.

THE BLACK HEART REBELLION - Monologue (Vlas Vegas Records)

PART CHIMP - Thriller (Rock Action Records)

TUBERS - Anachronous (No Idea Records)

ONE SECOND RIOT - One Second Riot (Music Fear Satan Records)

SUNNY DAY REAL ESTATE - Diary (Sub Pop Records)
Passé presque aux oubliettes en Europe en 1993 : SUNNY DAY REAL ESTATE ! Ils étaient le son intact tant attendu ou justement trop en avance à ce-moment là. Étrange de les voir sur le label très prolifique Sub Pop Records plus connu pour mettre tout en oeuvre pour l’exposition d’un genre musical qui depuis quelques années leur a valu une très grande réussite. Leur premier album Diary procure un son, une puissance de jouer de la pop qui vous touche et le chant de Jeremy Enigk qui vous poigne, acérée. Trop injustement délaissés par les médias à mon goût, or pratiquement tous les groupes indé aux Etats-Unis citent ce groupe comme une influence majeure. Je vais même vous faire un aveu: Quand Dave Grolh a créé Foo Fighters il a recruté le batteur et le bassiste de SUNNY DAY REAL ESTATE. Chaque titre est habité, imbibé d’une tension sournoise où s’oxyde une puissance retenue dans un équilibre aussi fragile qu’incertain. Les titres sont tranchants; “Seven”, “In Circles”, “Song About An Angel”, “47”, “ Pheurton Skeurto”, “Shadows”, “48”, “Grendel”, “Sometimes”, puis figurent deux inédits que l'on retrouve sur leur deuxième album, mais en version démo. Une réédition qui fait honneur, sans équivoque pour un grand groupe.

SUNNY DAY REAL ESTATE - 2lp (Sub Pop Records)

ENABLERS - Tundra (Exile On Mainstream Records)

CURSIVE - Mama, i'm swollen (Saddle Creek Records)

BE MY WEAPON - (s/t) (10 Songs Records)

SSS - The Dividing Line (Earache)

ENTROFOBESSE - Behing my spike (Wild Love Records)

THE SKYGREEN LEOPARDS - Gorgeous Johnny (Jagjaguwar Records)

RAEIN - Ogni Nuovo Inizio (Ape Must Not Kill Ape Records)

MI AMI - Watersports (Quarterstick Records)

BEAK: (s/t) (Invada Records)

AIM - Spirits Of Your Tide (Via Audio Records)

CRASH NORMAL - Finger Shower (Rijapov Records)
Je découvre CRASH NORMAL avec cet album et quelle surprise. Il y a comme un orgasme du rock'n'roll fuzzzzzzz et de wizzzzzzzz comme une trique dont on ne se remet pas. Tous les titres figurant sur cette magnifique galette nous transforment pour aller vers une danse vaudou, à passer notre temps sur une plage totalement sous l'emprise d'acides. Sous ses allures de bouillie musicale, on y entend de superbes mélodies distordues, aux rythmes certes binaires, mais totalement approprié à un sychédélisme noise garage avec saturation et finesse. Ça fricote sans relâche sur tous les titres. On est comme terrassé de vigueur et d'énergie.

PISSED JEANS - King Of Jeans (Sub Pop Records)

ISAÏAH - Ils consomment, tuent et prient, mais ne pensent pas (Fux Records)

NIRVANA - Bleach 20th Anniversary Double LP (Sub Pop Records)

GAY BEAST - Second Wave (Skin Graft Records)

THE FAILURES'UNION - In What Way (Paper Plastik Records)

NATHANIEL MAYER - Why won't you let me be black? (Alive Records)

LOW-PASS / FAGO SEPIA: split (Friends Of Mine Records)

POUTRE - Escalade (Boom Boom Rekords / Les Disques Du Hangar 221)

CAPILLARY ACTION - So Embarrassing (Discorporate Records)

SOCIAL SQUARE - No Help From Here (démo)

AKIMBO - Jersey Shores (Neurot)

WOLFMOTHER - Cosmic.egg (Modular Records)

ARMS AND SLEEPERS - Matador (Expect Candy)

AUCAN - (s/t) (Ruminance Records)

THE HUNCHES - Exit Dreams (In The Red Records)

THE PAPER CHASE - Someday, This Could All Be Yours Volume 1 (Southern records)

APSE - Climb Up (ATP Recordings)

RUMBLE IN RHODOS - Intentions (Black Ballon Records)

PAPIER TIGRE - The Beginning And End Of Now (Effervescence Records)
Je découvre très agréablement PAPIER TIGRE qui a déjà sorti un premier album. Vraisemblablement le groupe poursuit sa logique musicale d'un post rock punk ou pas, excentrique, distordu, inventif, trop réduit, mais affiche avec ce nouvel album, une identité bien à eux. Tout est basé sur une musique aux abords très simples, mais aucun titre ne compte ses cassures, ses variations, ses tensions. Ils symbolisent la noise dont on imagine ce trio adorateur invétéré pour leurs inspirateurs. Alors qu’est-ce qui peut donner autant d’intérêt à cet album ? Que le constat est bien là. PAPIER TIGRE aime cette scène, aime à donner et sort de ce fait un disque intéressant sans complexe. Un opus qu’on n’aura pas de honte à le glisser parmi les classiques de notre chère discographie.

THE OBITS - I blame you (Sub Pop Records)

NO BUNNY - Love Visions (1234 GO! Records)

TRISOMIE 21 - Black Label (Harmonia Mundi)


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