HAPPY HALF THE TIME #2 (partie 2 et fin)

Happy Half The Time



PARIS EN AOUT
Happy Half The Time

Mois d'août au boulot. Je m'ennuie fermement. Il ne fait même pas beau temps, j'aurai pu parler de ça comme le font la plupart des gens. Je pourrais aussi te dire que ces gens me dégoûtent avec leurs conversations calibrées, leur peur de ne rien avoir à se dire. Mais non, ça serait vraiment trop vaniteux. Il fait affreusement lourd, le ventilateur de l'ordinateur de mon bureau tourne à plein régime et bourdonne presque aussi fort qu'un moteur d'avion. Pas un gros avion, juste un petit du style de celui que j'aimerai voir s'écraser sur moi, mon onze septembre à moi. J'attends des mails qui n'arrivent pas, j'attends des courses qui n'arrivent pas, j'attends qu'on ait besoin de moi, j'attends 18h. Sortir. Passer à la poste. Rentrer. Rentrer le plus vite possible pour que cette journée gâchée s'achève au plus vite. J'aime mon boulot de merde. J'aime Paris aussi. Surtout au mois d'août, c'est approximativement calme, même si elle est souillée de ces dix milles touristes indélicats.



OFF WITH THEIR HEADS - From the bottom
“I’ll tell you why I fucking hate my life and I’ll tell you why I can’t seem to get it right. I'll tell you why I thought of dying all the time” blam!! Premier refrain dans la gueule. Depuis que j'ai découvert ce groupe il y a genre deux mois je suis comme un fou, du punk rock rauque entre Dillinger Four et Jawbreaker, moins caustique que les premier et moins grunge que les deuxièmes. Les textes sont terribles : crus, désespérés à mort, pessimistes et désemparés. Mais attention, ça tombe pas dans l'emo pleurnichard, ça reste punk en diable, énergique à mort. Ça me touche trop, j'en ai encore des frissons mon pote… et ils passent en concert dans quelques mois, j'ai trop hâte !



CAN'T BEAR THIS PARTY
Voila typiquement le genre de musique que je déteste, emo à donf, positif en diable et maniéré à souhait. Mais là je comprend pas, j'adore ce groupe et j'écoute leur demo vraiment souvent. Peut être que d'avoir découvert ça en concert y fait, peut être que le fait que ces gars là soient extrêmement sympathiques joue aussi. Enfin, moi j'adore. Ça sonne un peu comme du Rufio, avec la voix de Justin Sane et du synthé-gameboy mortellement kitch. Ça me fait aussi penser à Death Is Not Glamourous que j'écoute beaucoup en ce moment aussi… j'espère que ça va bien tourner ce groupe, j'ai un peu peur : le gratteux ne comprenait pas pourquoi avec Guerilla Poubelle on ne voulait pas signer sur une major parce que lui il kifferait bien, t'as vu !! Cela dit, les autres se foutaient un peu de sa gueule donc le groupe reste sûrement entre de bonnes mains. Heureusement car je n'ose même pas imaginer la daube que deviendrait ce groupe si il était formaté pour la radio par une bande d'affreux "directeurs artistique" mongoliens…



BAUDELAIRE
Baudelaire

"Sous un grand ciel gris, dans une grande plaine poudreuse, sans chemins, sans gazon, sans un chardon, sans une ortie, je rencontrai plusieurs hommes qui marchaient courbés. Chacun d'eux portait sur son dos une énorme Chimère, aussi lourde qu'un sac de farine ou de charbon, ou le fourniment d'un fantassin romain. Mais la monstrueuse bête n'était pas un poids inerte ; au contraire, elle enveloppait et opprimait l'homme de ses muscles élastiques et puissants ; elle s'agrafait avec ses deux vastes griffes à la poitrine de sa monture et sa tête fabuleuse surmontait le front de l'homme, comme un de ces casques horribles par lesquels les anciens guerriers espéraient ajouter à la terreur de l'ennemi. Je questionnai l'un de ces hommes, et je lui demandai où ils allaient ainsi. Il me répondit qu'il n'en savait rien, ni lui, ni les autres ; mais qu'évidemment ils allaient quelque part, puisqu'ils étaient poussés par un invincible besoin de marcher. Chose curieuse à noter : aucun de ces voyageurs n'avait l'air irrité contre la bête féroce suspendue à son cou et collée à son dos ; on eût dit qu'il la considérait comme faisant partie de lui-même. Tous ces visages fatigués et sérieux ne témoignaient d'aucun désespoir ; sous la coupole spleenétique du ciel, les pieds plongés dans la poussière d'un sol aussi désolé que ce ciel, ils cheminaient avec la physionomie résignée de ceux qui sont condamnés à espérer toujours. Et le cortège passa à côté de moi et s'enfonça dans l'atmosphère de l'horizon, à l'endroit où la surface arrondie de la planète se dérobe à la curiosité du regard humain. Et pendant quelques instants je m'obstinai à vouloir comprendre ce mystère ; mais bientôt l'irrésistible Indifférence s'abattit sur moi, et j'en fus plus lourdement accablé qu'ils ne l'étaient eux-mêmes par leurs écrasantes Chimères."



BLEEDING PIGS
Ils m'ont filé le master de leur album hier. Ils cherchent un label, c'est rageant, je les aime bien ces loulous, ils sont vraiment cool en concert, mais je sais que je ne peux pas sortir leur disque, je leur explique, un peu gêné, mais j'avais hâte d'écouter le résultat ! Ils ont enregistré ça chez eux, dans la chambre, et ça le fait, ça sonne, ça a l'énergie, la flamme. C'est du bon punk moderne en français, malgré les 5 bonnes années qui nous séparent je suis sur qu'ils écoutent les même disques que moi, la preuve y'a une reprise d'Heyoka! Leurs compos sont cool, assez évoluées mais pas trop techniques, des bonnes mélodies, des tubes à reprendre sous la douche, le point levé. Vivement que ça sorte que je fasse écouter ça à tous mes potes !!


BLEEDING PIGS - Zoo Humain.mp3
(sur la compilation mp3 SUPPORT YOUR LOCAL PUNK SCENE VOL.2)



REAPER saison 1
Je suis tombé là-dessus complètement par hasard sur le net, une série qui avait l'air bien cool. Je suis malade, cloîtré à la maison avec du sang à la place de ma pisse et un buisson ardent dans le ventre. Je dors à peine, je fais des cauchemars terribles. Le moral au niveau de ma pédale d'accordeur, je chiale pour un rien… Je télécharge la première saison et je me balance ça sous la couette accompagné d'une tisane. Excellent, exactement ce qu'il me fallait, (on m'a prêté Twin Peaks mais je ne me sentais pas trop d'attaque à ce moment là). C'est l'histoire d'un mec, Sam, qui apprend le jour de ses 21 ans que ses parents ont vendus son âme au diable et qu'il va dorénavant devoir bosser pour lui. Sam est un parfait loser : job de merde, incapable de déclarer sa flamme, maladroit comme c'est pas permis, il n'a que deux potes avec qui il ne glande rien au taf et boit des bières au pub le soir… Satan le charge donc de capturer des âmes échappées de l'enfer pour les y renvoyer. Le tout est bien décalé, avec des dialogues hilarants, des situations complètement loufoques et des héros bien paumés qui essayent de vivre tant bien que mal. Ambiance Kevin Smith à fond, entre Dogma et Clerks, de quoi me séduire direct.



MONIKERS - Wake Up !
Un mp3 sur le site de No-idea et hop, le skeud ajouté dans le panier ! Une dizaine de jours plus tard la commande débarque dans ma boite aux lettres, je le fous illico dans la platine, peut importe les autres bonnes choses qui l'accompagne dans le paquet, entre autre l'album de Tom Gabel. Raah!! c'est encore mieux que ce que laissait présager l'avant goût, du punk rock rauque, mélodique et poisseux comme j'adore, entre The Lawrence Arms, Dillinger Four et Off With Their Heads, imagine l'érection ! C'est juste parfait. Trop court bien entendu, uniquement onze titres à se caller en boucle ça fait limite. Directement mon nouveau disque de chevet, si je pars demain sur une île déserte c'est celui là que j'embarque ! Enfin je dis ça jusqu'à ce que je reçoive le nouveau Dead To Me la semaine prochaine.



THE BRONX - III
Si dieu existe, ce salopard est au courant que j'ai écouté en boucle leur premier album, c'était la claque à chaque écoute ! Du grand rock'n roll, frais et bagarreur. Mais avec ce nouvel opus (ces crétins n'ont une fois de plus pas donné de titre à l'album, j'imagine même pas la merde que ça va être pour s'y retrouver avec quelques albums de plus au compteur, raahh ils se foutent donc bel et bien de tout ces mecs là !!) avec cet album donc, je reste un peu dépité. Comme pour le deuxième d'ailleurs. Ça le fait ya pas de doute, mais la folie et la hargne n'est plus au rdv. Trop produit peut être, trop en sécurité dans leur formule sûrement. Ça sonne comme un mélange entre Led Zep et QOTSA, pas délire donc… Ça doit être complètement dément en live, c'est clair mais en attendant qu'ils passent prêt de chez ouam je vais me réécouter Gallows et Bullet Treatment moi…



DEAD TO ME - Little Brother
Quand j'ai vu sur le site de Fat que le prochain album de Dead To Me que j'attendais avec un papillons dans le bas ventre n'était en fait qu'un cinq titres j'ai cru que j'allais écrabouiller ma souris. Quelle déception !! Bon, par contre depuis j'ai reçu le skeud je me le passe en boucle, mais je reste un peu déçu. Peut être que je l'attendais trop ? Qu'avec cinq malheureux titres il n'y a pas assez d'idées pour épancher ma soif… même si je ne trouve pas grand-chose à redire sur ces titres ça a un sacré goût de "j'en veux encore, tout de suite!!" Un peu comme quand tu vas chercher ta copine de retour de vacance à l'aéroport et que tu l'aperçois de l'autre coté de la douane, elle est belle, elle te sourit, te fais un petit signe de la main, tu sens déjà son parfum contre toi, tu voudrais la serrer fort, l'embrasser, lui dire à quel point elle t'as manqué mais non, il faut encore attendre que ces foutus douaniers arrêtent de faire les escargots.


DEAD TO ME - Little Brother.mp3
(sur l'EP DEAD TO ME "Little Brother")



EN BON TERME
J'ai parfois été avec des filles qui haïssaient leurs ex, je me suis toujours dit dans ces moment là qu'un jour ça serait à mon tour, que je serais le prochain nom inscrit sur la liste noire. Ces filles là avaient beau le nier, dire que ça ne serait pas pareil, je remarque aujourd'hui que ça s'est vérifié à chaque fois. Les rares filles avec qui je ne suis pas en "bon terme" détestaient profondément ceux qui étaient là avant moi. Et l'inverse est également vrai, enfin pour les quelques modestes exemples dont ma salope de vie m'a laissé être le témoin. J'ai l'impression qu'on perpétue tous notre schéma. De mon coté je suis incapable d'en vouloir. Je vais pas essayer de vous apitoyer en racontant les crasses que je me suis prit dans la gueule, les mensonges, les trahisons, je n'ai moi-même pas non plus été le moins maladroit dans certaines séparations, mais ya pas, même dans la pire misère affective je suis incapable de vouer tant de haine à quelqu'un avec qui j'ai vécu de bonnes choses, quelqu'un dont j'ai pu être amoureux… Je n’ai jamais déchiré de photo, je n'ai jamais rendu ses cadeaux à personne. Cette mauvaise foi me sidère. Ce rejet m’est juste impossible, ça serait comme nier mes choix antérieurs, ça reviendrait à dire que je me suis fait piétiner tout du long. Je sais à chaque fois que ça ne durera jamais. Toute relation se termine inexorablement, soit par une séparation soit par la mort de l’un des deux. Finalement la rupture est la moins douloureuse des deux options, la plus surmontable. On en revient toujours. Je n’arrive vraiment pas à comprendre cette négation de ce qu’on a pu avoir ensemble… Je vois celle avec qui je suis aujourd’hui, elle est pote avec la plupart de ses ex-copains. Elle fait la part des choses. Elle est juste adulte peut être. Je pourrai être jaloux, beaucoup de mecs le seraient impitoyablement, mais je sais que je serais le prochain et je me dis que même après, ça sera toujours parfait entre nous.



POLITICAL OPINIONS
Je crois que je viens de lire la chose la plus folle depuis longtemps. Sur la page myspace de Big D, un mec a posté un comment : "People pay to hear your music not your fucking political opinions!". Je suis rester bouche bée d'admiration devant tant de connerie. Ce mec n'a rien compris. Dans la musique et qui plus est le "punk rock" les "political opinions" font parties intégrante du bordel, le choix même de faire un groupe, de tourner de telle ou telle façon, de sortir un disque sur tel ou tel label, de favorisé les rapports humains au business ou l'inverse, tout ça est éminemment politique ! même si tes textes parles de gonzesse, c'est politique ! Big D en plus affirment clairement dans leurs chansons un choix de vie marginal, toujours sur la route, dans la précarité, comme beaucoup d'entre nous, parce que c'est pas facile d'avoir un job qui paye et de pouvoir se barrer faire des concerts quand on veut, on galère tous dans ce milieu. On fait des choix et des sacrifices. Tout est absolument politique !! et par-dessus tout ça ce crétin d'internaute 2.0 établie une saloperie de rapport financier entre le groupe et le public "people pay to hear your music" ! Putain, la musique c'est pas du tertiaire. On est pas là pour satisfaire une demande, on fait notre truc, si t'aimes tu suis et basta ! y a des avortements qui se perdent…



HUNGER
Autant te prévenir tout de suite, si tu veux te marrer et mater un bon divertissement c’est pas ce film qui faut foncer voir, whoua, dur dur, pas fun, du tout même. En même temps, un film sur le combat des prisonniers politique de IRA dans les 80’s j’en attendait pas moins ! c’est prenant et très fort. Une superbe réalisation, des plans géniaux, des acteurs parfaits, une portée politique poignante. Un pur coup de poing, à la fois onirique et pragmatique. Pas de stradivarius à la con pour te tirer la larme. La deuxième partie du film, sur la fameuse grève de la faim de Bobby Sands crée un vrai malaise… J’imagine pas comme tu dois te sentir con si t’as débarqué avec un gros paquet de pop corn à la séance !



HAPPY HALF THE TIME #2 (partie 1)

Happy Half The Time



INTERNATIONAL SUPERHEROES OF HARDCORE
Je n'étais pas du tout enclin à découvrir ce groupe : un side-project de New Found Glory sortit sur Bridge Nine. Bon ok, y'a des trucs cools sur ce label, mais c'est quand même le rassemblement d'une bonne ribambelle de trucs straight-edge à œillères pas fun pour un clou et peu disposé au second degré. Pourtant ce groupe est génial de dérision et de foutage de gueule, le truc le plus fun et le plus positif qui soit arrivé au hardcore depuis Good Clean Fun. De quoi décoincer bien des culs. C'est du hardcore pas très original certes, mais foutrement efficace et dansant avec une attitude et des paroles caustiques et délirantes. La scène hardcore passe à la moulinette de ces super-héros et on en ressort avec la banane, de la parodie par des véritables amoureux du style, sans outrage ni défiguration. Un peu comme "Shaun of the Dead" par rapport à Romero, dans un registre totalement différent…



LE VENTRE VIDE
Ça fait trois jours que je n'ai rien mangé. Ce n'est pas la première fois et c'est pareil à chaque fois que ça ne va pas. C'est étrange ce rejet de la nourriture que je fais, un peu comme si j'essayai de mettre mon corps dans le même état que mon âme. Peut être que la fatigue et la faiblesse physique m'aident à aller mieux, à exalter plus facilement. On cogite moins le ventre vide. En plus c'est pratique je fais des économies et je peux acheter plus de disques. Si j'arrêtais aussi de boire je n'aurai pas assez de place chez moi pour tout ranger…



KEN PARK - Larry Clark
Je voulais voir ce film depuis longtemps. N'ayant pas la télé, depuis que j'arrive à télécharger des films c'est parfait, j'en profite pour voir les films qui manquent à ma culture. Ce film est sans doute le plus percutant et le plus cohérent de Larry Clark, dans l'image et le propos surtout. La violence tranquille de notre société en prend plein la gueule. Ces gamins plus paumé les uns que les autres essayent de survivre et d'exister comme ils peuvent; naïvement à la recherche de sentiments forts et d'expériences vraies, la ou leurs parents ont lâché prise et ou la lucidité à laissé place à la mauvaise fois. Dans cette société en chute libre ces kids semblent finalement beaucoup plus lucides et terre à terre que leurs parents.



REGULATIONS
J'ai découvert ce groupe en voyant un t-shirt sur un gars à un concert. Le nom et le visuel mon attiré l'œil et le soir même j'écoutais ça sur le net. Ça m'a prit deux bons mois avant de trouver les 2 albums, au Québec, pour 7 euros pièces, la bonne affaire! Ce groupe suédois est excellent, hardcore old school, très punk, un peu garage, à la Circle Jerks. Ça dégage vraiment une putain d'énergie. Bon, les textes ne sont pas finauds mais en même temps ça rentre dans le lard autant que la zik et ça le fait comme ça. Ça me donnerait presque envie de m'acheter un perfecto…



HANCOCK
La tête au fond du trou, envie d'aller voir un truc fun et benêt, c'est parti. Quand on ne paye pas le ciné on se laisse parfois tenter par de purs navets, c'est le grand drame de la gratuité, surconsommation aveugle et gaspillage intensif et je tombe dedans aussi, comme un con. Enfin bref, en fait, la première partie du film est excellente. Le mec, super-héros alcoolique détruit la moitié de la ville tous en sauvant des gens, tripote les meufs qu'il sauve, insulte les gens et terrorise des gamins, il ressemble à un clochard et tout le monde le déteste. Désacralisation complète du film de super-héros. Hancock est seul, triste et se fout d'être populaire, tellement désinvolte qu'il n'a même pas de double identité ni de costume comme tout les bons super-héros qui se respectent ! La suite du film patauge un peu dans la mélasse, en avant les violons, on va vous tirer quelques larmes et vous montrer qu'au fond ce mec est un brave type…



VOYAGE AU BOUT DE L'ENNUI (OU LES CHRONIQUES DE LA CAMIONNETTE)
Dernière ce titre à rallonge se cache en vérité le journal de bord de Vérole, chanteur des cadavres à l'époque, recueil de notes prises sur la route entre 1992 et 95. Il m'a passé le manuscrit pour me demander mon avis, je ne sais même pas sous quelle forme ça va sortir, zine ou vrai bouquin…? en tout cas j'ai adoré. Il ne s'agit pourtant que des trajets, pas un mots sur les concerts ou autre. Ça ne parle même pas de musique. C'est drôle, incisif, mais désemparé et fragile. Qui plus est pour quelqu'un qui tourne aussi avec un groupe. On y retrouve tout ce qui fait le charme et en même temps de désenchantement des tournées. L'ennui, l'attente insupportable, la routine qui s'installe. Vérole passe des lamentations existentielles au constat toujours plus amer du déclin de notre société en passant par des railleries plus légères sur le dos de ses camarades de route. C'est touchant, ça se lit vite et en plus c'est mon pote alors comptez pas sur moi pour en dire du mal !



THÉ DANSANT
La démo est sortie il y a pas mal de temps mais j'ai eu l'occasion de les voir deux fois en concerts récemment et d'écouter quelques nouveaux titres. Ce groupe est génial, encore un peu bancale mais c'est assez foufou et tendu pour que ça passe parfaitement. Peut être que certains plans sont trop ambitieux techniquement.. Perso, je pense que je serais incapable de faire tenir autant de riffs dans un morceau !! Mais l'énergie est là, les bonnes idées aussi, les breaks inventifs, les textes sont cool… Alexis le chanteur guitariste a un putain de charisme, c'est drôle de le voir sur scène sauvage et plein de tensions quand on le connaît en dehors, doux, réfléchis et posé.


THE DANSANT - La rhétorique et les briques.mp3
(sur la compilation mp3 SUPPORT YOUR LOCAL PUNK SCENE VOL.1)



LESS THAN JAKE - GNV FLA
Voila un groupe que j'écoute depuis longtemps et je dois avouer que j'ai encore un goût de vomi en bouche au souvenir de leurs derniers albums en date… Je crois même que je n'ai même pas écouté le tout dernier. Je m'en rappelle, j'allais au lycée avec leur vieux disque à donf dans le lecteur minidisc, ouais, tu te souviens de ce truc? Je me galérais à télécharger des mp3 sur Napster puis à les graver sur CD pour ensuite les copier sur minidisc!! Déjà que y'a des kids qui ne savent même pas ce que c'est que Napster, j'imagine même pas ce que le minidisc doit leur évoquer... Bref, voila que sort GNV FLA, exit la major, ça arrive sur leur propre label après des chouettes rééditions des premiers opus. Allez je me jette une oreille dessus. Cool! on dirait presque un album de la grande époque, période Losing Streak. Ça fait du bien par ou ça passe. Malgré leurs récentes prestations scéniques pantouflardes me voila tout de même réconcilier, cet album c'est presque comme faire du sexe après une bonne dispute.



ACCIDENT
Je suis tellement mal. Comme bercé par le remous au fond d'un puit. Quelques semaines après la rupture ça affecte encore plus. Pas de regrets ni rien, au contraire, mais juste un vide terrible, un conflit muet et en même temps une angoisse pesante à l'idée de la croiser. Assumer devant tout le monde que l'on n'est plus ensemble. Pas simple. Pourtant j'arrive à sublimer, à paraître au top, l'alcool aidant… elle doit me trouver infect. Je ne sais même pas si je le mérite. Sûrement. En même temps, en face elle simule la même comédie... Je suis sur qu'elle encaisse mieux que moi mais c'est elle qui va trouver secours. J'ai juste envie de m'endormir, ici en plein jour, ou même sur mon scooter, me prendre un bus en pleine face, être la vedette d'une vraie violence pas comme ce caricatural malaise d'ado qui me stigmatise le ventre.



COLISEUM
J'attendais avec hâte leur concert et je n'ai pas été déçu, ça allait même au-delà de mes espérances, looks déplorables certes mais super énergie, pas trop de sérieux et interventions parfaites. Le batteur est un monstre de technique et de charisme, une pure pile électrique chargée à bloc. Très impressionnant. J'en ai profité pour choper le dernier album. Excellent lui aussi. Dans la même veine que le précédant. Hardcore lourd et ravageur, je me laisserai bien aller à dire que c'est vaguement stoner mais j'ai tendance à l'utiliser d'habitude comme gros mot, un style souvent beauf et pas fin. Toujours est-il que ça galope sévèrement sur ce disque et que les 13 morceaux défilent à toute vitesse, à peine le temps de se mettre dedans que c'est déjà fini et que je me le repasse illico. Un parfait mélange de stock-car et de bulldozer.



A HISTORY OF VIOLENCE - David Cronenberg
Je n'avais toujours pas vu ce film, pourtant j'adore Cronenberg et qui plus est ses films les moins "fantastique". Ce film est un chef d'œuvre. C'était hier soir et j'en ai encore des frissons, je le regarderai presque déjà à nouveau. Si le film est très violent, cette violence n'est absolument pas stylisée comme c'est souvent la mode en ce moment, ça reste très froid, très calme, toujours frontal. Viggo Mortensen qui interprète le héros est parfait, le jeu du regard qui illustre ses changements de "personnalité" est impressionnant de maîtrise et de justesse. J'ai encore malgré tout du mal à situer le propos du film. Est-ce un film sur la rédemption ? sur notre rapport à la violence, voir même au sexe ? Une critique sociale de cette Amérique ou la violence est sans cesse glorifiée ? Un film sur la famille ? Peut-être tout à la fois. Ça va même sûrement encore plus loin encore que tout ça… un chef d'œuvre je te dis !!



RENTOKILL - Antichorus
On l'aura attendu longtemps cet album. Le bon en avant par rapport au premier opus, n'en est que plus impressionnant : au niveau du son déjà, mais aussi des compos et du chant surtout, beaucoup plus à l'aise. Le rendu est plus nerveux, plus direct. Fougueux à souhait et énervé. A la manière de Flatliners ou Hostage Life par exemple. Le disque tourne beaucoup autour des médias, internet, la consommation échevelée d'infos ou de musique... Les premier mot du disque sont "Are we streaming to listen or are we listening to stream ?" beaucoup de texte passe par des questions. "Are we using our music to sell revolution or using revolution to sell our music ?", ici pas de slogans idiots et stéréotypés à reprendre en chœur et bien en rang. Le titre le l'album d'ailleurs n'est pas là pour me contredire. Leur rhétorique est souvent construite sur ce genre de chiasme, je me demande si user à outrance du même mécanisme ne va finalement pas à l'encontre de leur propos ? Enfin, on fait tous pareil, peu importe. Le discours est pertinent, les idées sont bonnes et la musique foudroie, que demander de plus ?



STRENGTH APPROACH - All the plans we made are going to fail
Nouvel album pour les italiens de Strength Approach. Si l'album précédent était très old school, très roots, là ça s'envole vers du punk hardcore mélodique assez moderne. La bio du label les situe entre Sick Of It All and Kid Dynamite, c'est pas si mal en fait comme comparaison. Et pourtant je n'accroche pas tellement à SOIA sur disques… Les 15 titres arrachent du début à la fin. Ici ça ne s'encombre pas avec des intros interminables, pas de mosh part à la con non plus, ça défouraille à fond : du hardcore jouer comme du punk rock, pas l'inverse comme le font tous ces groupes affreux… ces mecs ont tout compris.



(à suivre)

'Till you speed up.

Guerilla Poubelle

On dirait que Till a le feu au cul ! Ça fait un bout de temps que je connais le garçon, et il est toujours au taquet. Même après plusieurs centaines de concerts (à l'heure où vous lirez ces lignes, le compteur tourne toujours), ce mec reste toujours aussi accessible. Mickson m'avait mis entre les mains son split zine (avec PACK THIS aka Seb de P.O. Box) et c'est pas une surprise, ce mec sait écrire. Ultra actif et prolifique, ça ne lui laissait plus trop le temps de mettre en page/imprimer/distribuer la suite. C'est là qu'on intervient, je lui propose de mettre en ligne ce second numéro. La réponse ne se fait pas attendre, avec une plâtrée de textes en fichier attaché ... C'est aussi simple que ça ... Alors prenez le temps de savourer la première partie du numéro 2 de HAPPY HALF THE TIME, la suite arrivera ... très vite, forcément.



« SEPTEMBER GURLS DO SO MUCH… » (BIG STAR)



C’est parti pour le top 5 de la rentrée. Ca va pas trop parler de meufs (un peu quand même je crois) mais c’est une cool chanson. Parfaitement adaptée quoi.



ADMIRAL’S ARMS on stage : « less fashion more passion » (Benny) j’avais été scotché par leur morceau ‘Dawn of the new age’, avec Ollie Sykes de BMTH en featuring (rien que ça) sur un sampler Rock One. De la grosse balle, qui sonne comme un truc de chez Solid State. Le 12 les mecs sont sur scène au Select (ça doit leur faire drôle après avoir joué au Warped Tour cet été…) et on va checker ça… bar antipathique à souhait, maigre public (aussi cool que le bar), y’a du look façon boutique Landscape rue Keller le samedi aprème. Casquettes de truckers, chemises à carreaux griffées, futes moulax, piercings, regards désinfectants, génial… peace, unity, mes burnes ! Ca piaille, ça crache par terre (plus tard ça crachera dans la salle, sur le groupe…) j’ai rien compris. On glande sur le trottoir (ça me rappelle des soirées au Saphir boulevard de Charonne), on ricane en buvant du Coke (qu’on aura pris soin d’acheter chez le dépanneur d’à côté pour pas filer ne serait-ce qu’une piastre aux tenanciers du rade)… on voit passer des flics, des b-boys, y’a du spectacle quoi… on laisse filer des groupes (trois quand même) et on entre dans le cloaque, on est une vingtaine dans la salle du fond… j’ai connu des bibliothèques plus bruyantes… des fois ça balance des vannes issues de « La classe américaine »… ça se traite d’enculé… cool toujours… bon le son est correct (un peu faible quand même) les AA font de leur mieux, j’ai l’impression que ça leur soulève pas les pattes d’être là… le chanteur fait un mini speech genre on m’avait dit que le nord c’était la teuf et tout… pitié pas ça ! Ces conneries sur les chtis et tout le kit, je déteste. Culture de pouilleux. Ouais je suis né dans le 5-9, caisse que j’en ai à foutre ? Rien. J’emmerde Dany Boon, la putain de braderie, les estaminets flamands, les tisheurtes du Gallodrome, tout ça c’est de la merde vulgaire en tube. Chacun fait ce qu’il veut mais m’imposez surtout pas ça putain. Bref. J’ai trouvé le groupe convaincant quand même, ça joue grave, et j’adore les tics du chanteur à la David Yow. J’attends qu’un truc, les voir ailleurs, avec un autre public, dans une autre ville.
C’était cool quand même les gars.



TORI D’AMELIO c’est pendant une session de clip-hopping sur Youtube que je découvre cette nana. Je matais des videos de Jimmy Eat World. Après avoir visionné ‘Work’, je vois qu’une fille (plutôt choubidou d’ailleurs) reprend ce titre en acoustique. Cool. Je vais checker sur son myspace pour plus d’infos… elle vient d’Arizona mais s’est installée à Orange County (dudes !!!)… elle est fan de Jimmy Eat World, New Found Glory, Foo Fighters… en fait ça sonne comme les chansons de Hayley James-Scott ! Pure pop FM, sensible, touchante et frissonnante ! Une guitare, une voix, et c’est plié. Trois chansons à écouter, dont une reprise de Stevie Nicks. Du super boulot. Dingue, on dirait que mes fantasmes féminins venant des séries TV existent dans la vraie vie. Fuck. Vlà autre chose. Si comme mézigue vous êtes dans le bubblegum jusqu’au cou…
www.myspace.com/toridamelio



POLAR BEAR CLUB « Chasing Hamburg » chouette galette issue de chez Bridge Nine (un label que je vais avoir à l’oeil), pour fans de HWM, Leatherface, Small Brown Bike… HC emo/mélo hyper maîtrisé, des voix traitées à la clope roulée qui filent le frisson, des guitares tranchantes, avec en sus un poil d’inventivité (le créneau chiadé à la Afghan Whigs), c’est de la balle. OK pour être 100% honnête, il y a deux-trois morceaux un poil faiblards mais quand c’est bon c’est vraiment bon ! Du tube tendu à l’extrême, bien emballant, du coriace pour cœurs d’artichauts. Go baby go !



DISTRICT 9 un bon buzz accompagne ce film c’est ouf… tous les organes de presse pondent des papiers emballés, même le Canard Enchaîné, d’habitude branché cinoche indé iranien… scénar subtil et tout, tout le monde l’admet… donc je raque mes $5 et je m’installe. Et c’est la grosse claque quand même. Une histoire de vaisseau extra-terrestre qui reste en suspension au dessus de Johannesburg, genre en panne… les autorités découpent la coque du truc et y découvrent des aliens dégueus et mal nourris style boat-people from outer space… il les emmènent sur la terre ferme et les parquent dans des camps tout pourris… un nouveau ghetto est né, le district 9. Les crevettes (surnom pas trop affectueux donné aux visiteurs) squattent là pendant des années, prennent leurs habitudes et bam les différends de la populace s'estompent parce que celle-ci a trouvé un ennemi commun venu d’ailleurs… ça trafique, ça tue et ça vole dans le ghetto… les humains en ont classe, une multinationale qui fricote avec l’armée (à la OCP dans Robocop) est chargée de les déplacer dans un autre camp. L’opération est pilotée par un blaireau intégral qui va connaître un destin hors du commun… ça va merder !
Bien réalisé (faux doc, images d’archives et caméras de surveillance), ce film est une petite merveille d’intelligence. Fun toujours, montage super-vénère à la Cloverfield, bien finaud, ça touche au but.
Ça tape dans tous les registres, action-movie, thriller, SF, gore, avec en plus une réflexion sur les rapports humains (et non-humains). J’ai adoré le parti pris tout part en couille, parce que c’est réaliste et logique… c’est vrai si des aliens débarquaient sur notre foutue planète ça se passerait cash comme ça, vu qu’on traite tout à base d’incompréhension et de haine. C’est clair que les ET feraient mieux de nous foutre une branlée direct histoire de faire le ménage. Bref j’en dis pas plus, allez-y quoi.

PS - Y’a du court du réal (Neill Blomkamp) qui traîne sur Youtube !



PARAMORE ‘Brand new eyes’ nouvel album pour Paramore, après des rumeurs de split, du stress, le carton de ‘decode’ (on n’est pas le groupe de Twilight ! qu’ils beuglaient)… donc on temporise, et ‘Brand new eyes’ sort le 23.09 (28.09 pour nous autres les french fries) et je suis à l’affut, limite je file un coup de main aux guys de la Fnac pour déballer leurs cartons, allez file-moi ce cutter, jvais le faire ! ouaip c’est l’événement les gars, le groupe sera en couve du prochain Rock One, ils ont fait celle de AP, et une autre pour Kerrang… moi je trippe comme un chien là-dessus, depuis le premier album… j’ai un énorme crush (et même un crush crush crush) pour Hayley Williams, une meuf fraîche et souriante, loin des putains de déguisements rock n’ roll BettyPagecerisestattoos de merde… cette zique est intégralement taillée pour ma pomme, pop-punk radio friendly, avec une chanteuse charmante as fuck… bon l’album est hyper-cool, pas de problème, pas de grosse surprise… c’est du pur Paramore. Mélodique, énergique, émotif, enlevé. Une balade géniale qui sonne à la Turin Brakes. Du tube efficace et carré. Le tout produit par Rob Cavallo (Avril Lavigne, Jawbreaker…). On voyait la relève pointer son museau avec Hey Monday. Cassadee Pope est mimi, son groupe est cool… mais Paramore ça reste les chefs pour l’instant.

C’est de la grosse balle. Fueled By Ramen. Fueled By Hayley. Fueled by pop-punk.


BONUS – Lindsay Lohan va jouer dans Machete du père Roberto Rodriguez. J'suis comme un fou.

PEACE
Mickson